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11 novembre
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Théodore Studite, le Confesseur

 

 

Notre Père saint Théodore naquit en 759 dans le milieu choisi de l’aristocratie de Constantinople. En ces temps troublés, où l’empereur Constantin V Copronyme persécutait les défenseurs du culte des saintes images, son père Photin, gardien du trésor impérial et ministre des finances, et sa mère Théoctiste, purent lui transmettre leur fermeté dans la foi orthodoxe et leur amour pour la vertu. Il reçut l’éducation la plus complète du temps dans les sciences sacrées et profanes, mais acquit, surtout de sa mère, un grand zèle pour l’ascèse et la prière, ainsi qu’un profond amour pour la vie monastique.

A la mort de Constantin V, après le court règne de Léon IV (775-780), l’impératrice Irène assura la régence et restaura prudemment, avec l’aide du patriarche saint Taraise (cf. 25 fév.), le culte des images, en rappelant d’exil les confesseurs de l’Orthodoxie. C’est ainsi qu’en 780, l’oncle maternel de Théodore, Platon (cf. 4 avril), put revenir à Constantinople, après être resté dix ans higoumène du monastère des Symboles en Bithynie. En retrouvant sa famille, il sut si bien lui inspirer l’amour de la vie monastique, qu’il décida Théodore, ses parents, ses frères et sœurs, et quelques-uns de leurs amis, à embrasser la vie angélique.

Photin vendit tous ses biens et en distribua le revenu aux pauvres, à l’exception d’une propriété au Mont Olympe de Bithynie: le Sakkoudion, qui, par sa situation et ses conditions favorables, pouvait être transformé en monastère; car à cette époque, la plupart des monastères avaient été désertés du fait des persécutions. Sous la sage direction de Platon, ils transformèrent bientôt l’endroit en un monastère cénobitique, où Théodore fit de rapides progrès. Il montrait un zèle ardent pour vaincre le moindre mouvement de sa volonté propre par l’obéissance absolue et la révélation de toutes ses pensées à son higoumène.

Malgré sa constitution délicate et son éducation raffinée, il entreprenait tous les travaux les plus pénibles de manière à en soulager les autres frères. Il transportait l’eau et le bois, bêchait le jardin et se levait même la nuit, en secret, pour transporter le fumier sur ses épaules, afin de n’être pas vu et ne pas recevoir de louange. Méditant constamment l’exemple de l’infinie condescendance du Christ pour le salut des hommes, Théodore ne vivait plus pour lui-même, mais seulement pour Dieu et ses frères, et il parvint ainsi rapidement au sommet de la sainte humilité.

Comme il unissait le souvenir de Dieu à la pensée de la mort, il obtint le don des larmes avec une telle abondance, qu’il ne passa pas un jour jusqu’à sa mort sans verser de douces larmes de componction pendant sa prière. Confiant en ses nombreuses qualités et son obéissance, saint Platon lui confia la responsabilité de la construction de l’église, laquelle fut bientôt terminée et attirait l’admiration de tous les visiteurs. Théodore y était toujours le premier pour les offices, qu’il suivait avec vigilance et componction, et il en ressortait le dernier. Il aimait aussi s’y retirer seul la nuit, pendant de longues heures, pour y converser plus intimement avec Dieu.

Il montrait une grande austérité dans l’ascèse et le jeûne, sans jamais toutefois dépasser les limites de ses forces. Il ne se rassasiait jamais, pour ne pas rendre son intelligence lourde et ténébreuse, mais mangeait de tout ce qu’on lui présentait en petite quantité, et se trouvait ainsi bien disposé pour la prière sans qu’on remarquât qu’il jeûnait.

En 787, il fut ordonné prêtre par le patriarche Taraise et se livra dès lors à une ascèse plus rigoureuse. Il ne dormait qu’une heure par nuit et consacrait tout le reste de sa longue veille quotidienne à la prière et à la méditation des saints Pères, dont il était un disciple fervent. Saint Basile (cf. 1er janv.), saint Dorothée de Gaza (cf. 13 août), saint Nil le Sinaïte (cf. 12 nov.), saint Jean Climaque (cf. 30 mars), étaient ses compagnons préférés. C’est en se pénétrant de leur enseignement sur le renoncement au monde et la pauvreté monastique, qu’il corrigea certains excès qui s’étaient introduits au Mont Olympe: quelques moines gardaient en effet des biens personnels, avaient des serviteurs, faisaient de l’élevage. L’autorité et le sens qu’avait Théodore des grands principes du monachisme, amenèrent saint Platon à lui proposer de prendre sa place comme higoumène du Sakkoudion — qui comptait alors près de cent moines, parmi lesquels brillaient saint Joseph, le frère de Théodore et futur archevêque de Thessalonique (cf. 14 juil.), Naucrace (cf. 18 avr.) et Thimothée (deux futurs martyrs des iconoclastes) — mais Théodore refusa par humilité. Quelques années plus tard, il fut cependant obligé d’accepter cette charge, à cause d’une grave maladie de Platon.

Au début de 795, l’empereur Constantin VI (780-797) répudia son épouse, Marie l’Arménienne, pour s’unir à une cousine de Théodore: Théodote. Le patriarche Taraise refusa de bénir cette union, mais l’empereur fit tout de même célébrer le mariage par un prêtre opportuniste: Joseph, économe de la Grande-Eglise. Saint Platon et Théodore s’élevèrent alors indignés contre cette prétention du souverain à échapper aux lois de l’Eglise et à se placer au-dessus des fidèles. Ils étaient seuls à se rebeller contre cet abus de pouvoir et, pendant plus d’un an, ils résistèrent à toutes les tentatives de concessions de l’empereur et de la cour. Finalement, Platon fut arrêté et emprisonné à Constantinople, alors que Théodore et quelques-uns de ses moines étaient envoyés en exil à Thessalonique, où ils souffrirent de nombreuses tribulations.

Lorsqu’en 797, Constantin VI fut écarté du pouvoir au profit de sa mère Irène (797-802), Platon, Théodore et leurs compagnons (surnommés les Zélotes) furent libérés et purent rentrer au Sakkoudion dans l’allégresse de leurs disciples, avec les témoignages de respect du patriarche, du pape de Rome et des grands de l’Empire, et l’admiration du peuple qui voyait en eux l’incarnation de l’indépendance de l’Eglise et de la fermeté de la tradition, face au pouvoir temporel.

Leur nouvelle installation fut pourtant de courte durée. Les fréquentes incursions des Arabes les obligèrent en effet à quitter le Mont Olympe pour trouver refuge à Constantinople, où on leur offrit le monastère du Studion (ou plutôt Stoudion), du nom du consul romain Studius qui le fonda en 463. Ce transfert de la communauté, qui allait bientôt compter près de sept-cents moines, fut l’occasion pour Théodore d’adapter plus strictement qu’au Sakkoudion le mode de vie commune prescrit par saint Basile. On vivait au Stoudion une très parfaite image de la première communauté apostolique: tous « n’avaient qu’un cœur et qu’une âme. Nul n’appelait sien ce qui lui appartenait, mais entre eux tout était commun » (Actes 4, 32). Les moines n’avaient pas de cellule particulière, mais résidaient dans de grands dortoirs; ils ne portaient qu’un vêtement qu’ils échangeaient régulièrement. Tout s’accomplissait avec ordre et harmonie sous la direction de Théodore qui était comme la tête de ce corps aux multiples membres.

De même que Moïse instituant les juges pour le peuple d’Israël (Ex. 18, 13 ss), il avait constitué toute une hiérarchie de moines responsables, tant pour la vie spirituelle que pour l’organisation matérielle de la communauté, de sorte qu’il pouvait rester le Père de tous et de chacun en particulier pour les décisions importantes de sa vie. Il avait réglé les offices liturgiques de manière à ce que les moines se trouvent dans l’église comme les anges dans le ciel, qui chantent éternellement la gloire de Dieu avec concorde et harmonie.

Pendant l’office, il ne cessait de confesser et de recevoir la révélation des pensées de ses fils spirituels. Trois fois par semaine, pendant l’office du matin, il prononçait une courte catéchèse, au cours de laquelle il rappelait la grandeur de la virginité, l’exigence du renoncement au monde et à sa volonté propre, la nécessité du combat permanent contre nos passions, pour que le Christ demeure et grandisse en nous. Il insistait à temps et à contretemps, reprenait, exhortait en toute patience, à l’exemple de l’Apôtre saint Paul (II Tim. 4, 2), en n’ayant d’autre souci que le salut de ses frères.

Il composa lui-même un grand nombre d’hymnes liturgiques pleins de componctions, dont le Triode de Carême, qui est en usage de nos jours. Le monastère ressemblait à une vaste ruche: chacun y avait une tâche en fonction de ses capacités pour assurer la bonne marche de la communauté et son rayonnement dans l’Eglise. On y trouvait ainsi des peintres d’icônes, des copistes de manuscrits et des enlumineurs et toutes sortes d’arts et de métiers qui firent du Stoudion le principal centre religieux et culturel du temps(1).

A la mort de saint Taraise (806), l’empereur Nicéphore 1er (802-811) s’attira l’opposition de Théodore et des Studites en élevant saint Nicéphore (cf. 2 juin) de la condition de laïc au trône patriarcal, et surtout en rétablissant Joseph (cf. supra) dans les ordres sacrés. Platon, Joseph (alors archevêque de Thessalonique) et Théodore furent exilés chacun dans une île différente de l’archipel des Princes. Les tentatives faites par l’empereur pour soumettre les autres moines restèrent vaines, aussi, les dispersa-t-on dans toutes les extrémités de l’Empire. De sa prison, Théodore encourageait ses disciples par une abondante correspondance.

Deux ans plus tard, à la mort de l’empereur Nicéphore (811), les exilés purent retourner dans leur monastère et jouir d’une brève paix; mais en 815 l’empereur Léon l’Arménien reprit la persécution contre les défenseurs du culte des saintes images. Théodore se révolta à nouveau contre les ingérences du pouvoir impérial dans le domaine ecclésiastique et prit audacieusement la parole pour soutenir la foi orthodoxe. Par ses catéchèses, ses lettres et ses traités dogmatiques, il montra que le Christ et ses Saints sont véritablement présents dans l’icône, du fait de la ressemblance de l’image avec son prototype, et que la vénération que leur portent les fidèles est une authentique confession du mystère de l’Incarnation.

Le dimanche des Palmes 815, il organisa dans les rues de la capitale une grande procession composée de mille moines qui portaient des icônes et chantaient d’une seule voix des hymnes en leur honneur. Sa fermeté le conduisit une nouvelle fois à l’exil et à l’emprisonnement à Métope en Phrygie. De là, il parvenait tout de même à envoyer un grand nombre de conseils aux orthodoxes et à ses moines dispersés, pour leur transmettre ses conseils de courage, d’endurance et d’espérance en Dieu. On essaya de l’éloigner davantage en l’envoyant à Bonita dans le Thème lointain des Anatoliques (816), où on l’enferma au sommet d’une tour, dans une chambre qu’on avait isolée en détruisant l’escalier qui y conduisait. Souffrant de l’humidité et du froid, il ne recevait pour toute nourriture qu’un morceau de pain tous les deux jours, mais ne perdait rien de son zèle. Il se disait prêt à se servir de sa propre peau comme parchemin et de son sang comme encre, afin de poursuivre sa correspondance. Et, en effet, grâce à l’ingéniosité de ses disciples, il parvenait à envoyer des lettres par centaines pour soutenir l’Orthodoxie, dans toutes les directions, jusqu’à Jérusalem, Rome et Alexandrie.

Un grand nombre de ses disciples fut alors torturé et subit le martyre; il fut lui-même soumis à la flagellation et laissé comme mort, baignant dans son propre sang. On le transféra à Smyrne, dans une prison où il était privé de toute communication avec l’extérieur. Il ne put en sortir qu’en 820, à la mort de l’empereur. Son successeur, Michel II le Bègue (820-829) avait ouvert les prisons, mais n’avait pas permis la restauration officielle des saintes icônes, aussi Théodore ne fut-il pas autorisé à rentrer à Constantinople, où son monastère avait d’ailleurs été occupé par d’autres moines. Il s’installa donc provisoirement avec quelques disciples au monastère de Crescens, dans le golfe de Nicomédie et séjourna dans quelques autres lieux pour y renforcer le camp des Orthodoxes.

C’est à l’issue de ces voyages que Théodore, accablé par les privations, les mauvais traitements de l’exil et les labeurs de l’ascèse, tomba gravement malade de l’estomac. Il retourna à Crescens, le corps presque réduit à l’état de squelette, mais ne cessa pas pour autant de présider à la vie de la communauté, d’enseigner et de célébrer les saints Mystères. Il trouva finalement le repos de ses nombreux combats(2) le 11 novembre 826, après avoir communié une dernière fois et avoir donné l’ordre à ses moines de commencer la célébration de l’office des funérailles et de chanter le psaume 119. C’est lorsqu’ils parvinrent au verset: « Jamais je n’oublierai Tes jugements, car c’est par eux que Tu m’as fait vivre » (Ps. 119, 93), que Théodore rendit son âme à Dieu. Il était âgé de 67 ans.

 

 

1. Le mode de vie du Stoudion devint le modèle d’une grande partie des monastères byzantins, en particulier de la Grande Lavra de saint Athanase l’Athonite (cf. 5 juil.), fondée au 10è siècle, et des monastères de Russie, à partir du 11è siècle.
2. Ce fut en fait à Prinkipos qu’il mourut et fut enterré. Cf. la mémoire du transfert de ses reliques, au 26 janvier.

 

Troparion t.8

 

Guide de l’orthodoxie, maître de piété et de sainteté, * luminaire universel, ornement des moines, inspiré de Dieu, * saint Théodore, tu nous as tous illuminés par tes sages enseignements, * toi qui fus comme une lyre vibrant au souffle de l’Esprit. * Intercède auprès du Christ notre Dieu pour qu’il sauve nos âmes.

 

Troparion t.3

 

Toi qui participes aux dons de l'immortalité, * toi l'impérissable don de l'Eglise, tu t'es montré, * Théodore, conforme au nom que tu portais; * car, fidèle aux dogmes sacrés, * tu fus un luminaire dans la confession de la vraie foi. * Vénérable Père, prie le Christ notre Dieu * de nous accorder la grâce du salut.

 

Kondakion t.2

 

Ta vie ascétique et angélique, tu l'éclairas * par la splendeur de tes athlétiques exploits; * partageant désormais la demeure des Anges dans le ciel, * bienheureux Père Théophore, avec eux * sans cesse en faveur de nous tous * tu intercèdes auprès du Christ notre Dieu.

 

 

 

 
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