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20 mars
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Cuthbert

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Cuthbert, abbé-évêque de Lindisfarne

 

 

Saint Cuthbert avait été dès son jeune âge, assigné à la garde des troupeaux dans la vallée de Landerdale, aux confins actuels de l’Ecosse et de l’Angleterre.

Une nuit, comme il veillait en prière, il vit l’âme de saint Aidan (cf. 31 août), évêque de Lindisfarne, s’élever au ciel, et se décida à s’engager lui aussi sur la voie qui mène au Royaume des Cieux en devenant moine.

Il se présenta au fameux monastère de Melrose, qui était alors dirigé par les deux grands docteurs de l’Eglise celtique, saints Eata et Boisil. Il montra aussitôt une telle ferveur dans les combats de l’ascèse, qu’il dépassait tous les autres moines éprouvés et passait souvent ses nuits de veille dans l’eau glacée, afin de vaincre la tyrannie du sommeil. On raconte qu’au matin, des loutres venaient lécher tendrement ses membres endurcis par le gel pour le réchauffer. Il montrait aussi un zèle ardent dans la lutte contre les coutumes païennes et la prédication de la Bonne Nouvelle à la population de cette région, et nombreux étaient ceux qui venaient vers le jeune moine, afin de confesser leurs péchés et recevoir de saintes instructions pour un changement de vie.

Au bout de quelques années, saint Eata l’emmena avec lui pour la fondation du monastère de Ripon. Saint Cuthbert y montra, là aussi, son amour des hommes en prenant soin des hôtes, et il reçut un jour un Ange qui lui montra sa reconnaissance, en laissant derrière lui trois pains d’une blancheur extraordinaire.

Les moines celtes ayant été obligés de quitter ce monastère quand saint Wilfrid entreprit d’imposer le rite romain dans ces régions(1). Cuthbert retourna à Melrose, où il fut élu prieur en remplacement de saint Boisil, mort de la peste. Atteint à son tour par l’épidémie, il en fut délivré grâce aux prières des moines, et put reprendre ses missions de prédication dans tout le royaume de Northumbrie(2). Il passait parfois des mois entiers en voyage, prêchant la Parole de Dieu jusque dans les endroits les plus reculés, et guérissant les malades par la grâce que Dieu lui avait accordée en abondance.

Lorsque le rite romain l’emporta finalement à la conférence de Withby (664), l’évêque du grand monastère-évêché de Lindisfarne, dont dépendait Melrose, retourna à Iona avec les moines attachés aux traditions celtiques, et le gouvernement de Melrose revint à saint Eata, assisté par saint Cuthbert.

Sans rien abandonner de ses austérités, ne dormant qu’une nuit sur trois ou quatre, Cuthbert gouverna la communauté et le peuple qui dépendait du monastère, en leur inspirant son amour dévorant de Dieu. Il ne célébrait jamais la sainte Liturgie sans verser des larmes en abondance, et il incitait le peuple à l’accompagner plus par ses pleurs et ses gémissements, que par les mélodies agréables à l’oreille.

Zélé pour réprouver les vices et l’injustice, il l’était davantage encore pour pardonner aux pécheurs qui se repentaient sincèrement. C’était lui qui pleurait sur les péchés qu’on venait lui confesser, c’était lui qui accomplissait dans le secret de sa cellule, les pénitences qu’il avait imposées, et il guérissait par sa mansuétude, non seulement les maladies de l’âme, mais aussi celles du corps.

Au bout de douze années d’un sage et saint gouvernement, il obtint l’autorisation de se retirer dans la solitude d‘une île déserte nommée Farne, où jamais personne avant lui n’avait osé demeurer, à cause des démons qui y avaient établi leur demeure. L’homme de Dieu s’y creusa dans le roc, deux petites cellules d’où il ne pouvait voir que le ciel et, muni des armes de la foi, il engagea vaillamment le combat, en priant sans distraction, de jour comme de nuit. Il acquit une telle familiarité avec Dieu, que les éléments lui étaient soumis, et des oiseaux aquatiques, appelés depuis les oiseaux de saint Cuthbert, venaient à son appel pour lui tenir compagnie. Les moines de Lindisfarne d’abord, puis des gens pieux venus de toutes les extrémités de la Grande-Bretagne, accouraient vers la cellule du saint ermite, pour recevoir ses instructions et sa bénédiction. Il savait prodiguer à chacun le remède qui lui convenait, par des consolations, des conseils ou des remontrances. Mais au bout de quelque temps, il ne leur parla plus que par une étroite fenêtre qu’il fit ensuite boucher pour demeurer en permanence seul avec Dieu.

Au bout de huit années de cette sainte retraite, le roi de Northumbrie vint en personne, accompagné des nobles et des moines de Lindisfarne, pour supplier l’homme de Dieu d’accepter la dignité épiscopale à laquelle il avait été promu par le concile de Twyford. Ayant obtenu un sursis de six mois, il fut consacré à York, le 26 mars 685, par saint Théodore de Cantorbéry (cf. 19 sept.). Aussitôt installé comme évêque de Lindisfarne, il entreprit de parcourir son vaste diocèse, sans négliger le moindre village, pour enseigner, baptiser, consacrer des églises, visiter les monastères, prodiguer aumônes et guérisons miraculeuses en ces temps de peste. Pendant deux années, il déploya une plus grande activité pastorale que beaucoup d’évêques ne le firent pendant tout leur épiscopat.

Après la fête de Noël 686, sentant que le temps de son départ de cette vie approchait, le Saint démissionna de sa charge et retourna dans son ermitage de l’île de Farne, où il redoubla d’austérités pendant deux mois, avant de tomber gravement malade. Il refusait toute assistance humaine et luttait héroïquement contre les assauts des démons, plus terribles qu’en toute autre période de sa vie ascétique.

Après avoir donné aux moines de Lindisfarne, qui étaient venus le visiter, ses dernières instructions sur la direction du monastère, il indiqua l’emplacement de sa sépulture et leur demanda à être inhumé dans une pièce d’étoffe que son amie spirituelle, l’abbesse Verca du monastère de Tynemouth, lui avait offerte, puis il rendit l’esprit, le regard tendu vers le ciel, le 20 mars 687, après avoir recommandé à ceux qui étaient présents de garder l’unité de paix de l’Eglise, en restant fidèles aux traditions monastiques léguées par les saints Pères.

Quelques années plus tard, son corps, resté incorrompu, fut transféré à Lindisfarne, puis au Xème siècle, dans la somptueuse cathédrale de Durham, où il resta pendant des siècles le pôle d’attraction de tous les pieux Anglais. Cette sainte relique accomplit de nombreux miracles jusqu’au temps de la réforme d’Henry VIII (1536), où elle fut cachée pour échapper aux profanations. Elle fut retrouvée en 1827, au cours de travaux, et a repris sa place dans la cathédrale.

 

 

1. Sur ces événements, cf. la notice de saint Wilfrid - 24 avril.
2. Un des sept royaumes de l’ancienne Grande-Bretagne (Heptarchie), qui occupait à peu près la partie orientale de l’Ecosse et le Nord de l’Angleterre (York), qui avait été occupé par les Anglo-saxons sous le règne de saint Oswald (cf. 5 août).

 

 

 
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