Heer Jezus Christus, Zoon van God, ontferm U over mij, zondaar.
Ayacucho
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NOUVELLES Du PEROU.

Chers amis,

Nous voici enfin arrivés au 5 novembre. Les deux moines chargés de leurs valises pleines à craquer se rendent, de nuit, sur la route pour rejoindre l'aéroport de Zaventem. Selon les habitudes prises, Eddy nous a menés sur une autoroute déjà bondée en ces heures matinales jusqu'à l'aéroport plus bondé encore. Nous voyagions pour la deuxième fois avec un billet dit électronique, expérience curieuse pour dire le moins. Muni d'un simple passeport, on se rend au comptoir d'embarquement ou toutes les données sont déjà prêtes. Et si, d'aventure, l'ordinateur faisait grève??? L'embarquement s'est déroulé sans problèmes; grâce aux bons soins du directeur commercial d'Iberia, M. Ryfranck, les quatre gros coffres et les deux bagages à main sont passés comme une lettre à la poste. Comme d'habitude, les coffres étaient remplis d'objets destinés aux enfants de l'orphelinat, surtout des vêtements et des décorations de Noël dont les prix sont exorbitants au Pérou (les boules de Noël peuvent y coûter jusqu'à 5 dollars pièce!). Un autre coffre était truffé de semences potagères gracieusement offertes par HORTIPLAN.

Il y a eu tout un remue-ménage à propos de petits flacons et de tubes dentifrices; certaines dames ont même été forcées d'abandonner, à leur grand dam, leurs flacons de parfum; d'autres d'innocentes bouteilles d'eau. Les détecteurs d'objets métalliques étaient aux aguets ce qui m'a valu un deuxième contrôle malgré que j'avais déjà déchaussé mes sandales. La raison en restera inscrite dans les arcanes de la sécurité.

Marie-Louise et Gertrude ont eu l'heureuse idée de nous offrir le déjeuner à l'aéroport, car sur le vol de Madrid rien n'a été offert, pas même un verre d'eau. Bien sûr, les hôtesses vendaient des rafraîchissements et des boissons à leurs hôtes mais à des prix qui ôtent l'envie.

Bref, grâce au petit déjeuner et une cafetière d'un bon café bien fort pris à l'aéroport, nos estomacs étaient d'attaque pour supporter les huit heures d'attente avant de se voir servi le premier repas par Iberia après le décollage de Madrid.

Barajas, l'aéroport d'escale madrilène, est un monstre de métal qui s'agrandit et s'étend comme une tâche d'huile. Avant, c'était déjà un tour de force que d'aboutir au bon quai d'embarquement; aujourd'hui c'est devenu une véritable expédition dans un labyrinthe où l'on est balancé sur différents modes de transports étranges: des cages de verre qui font fonction d'ascenseur, des autorails sans conducteur qui sillonnent dans des taupinières et qui propulsent les passagers debout sur les genoux des voisins en freinant, des tapis roulants larges comme des avenues, etc., on n'a pas le temps de bien regarder car tout va trop vite et le temps presse; en dépit de tout ce confort, il subsiste toujours l'angoisse de ne pas arriver ni à temps ni à la bonne porte d'embarquement.

Bienheureux les forts en patience., car à la frontière espagnole nous avons été mis à l'épreuve jusque dans nos derniers retranchements par un agent de la police qui venait à peine de sortir de l'école primaire et n'avait appris que les rudiments de la lecture.

Enfin arrivés au bon quai d'embarquement, nous reprenons notre souffle après ces courses folles, juste à temps pour monter à bord. Bon quatre cent passagers trépignant d'impatience, sans doute aussi affamés que nous, attendaient d'être autorisés à entrer dans cette baleine d'acier qui ingurgitait les passagers un à un pour les faire disparaître dans son ventre insatiable. Tout passager de ce genre de vol connaît l'ennui monumental qui peut l'investir quand il est arrimé à son fauteuil, sans pouvoir bouger ou presque, en regardant le plus décadent des films que Hollywood ait jamais produit. Treize heures . de patience avant d'atterrir, entouré de voyageurs piaillant incessamment sur le Pérou tel qu'ils le connaissent par la lecture de tel ou tel autre brochure ou guide touristique, mais sans jamais vraiment s'intéresser à la vie quotidienne de ce pays où ils sont sur le point de poser le pied.

Ensuite, le summum de la stupéfaction: l'intérêt pour le pays semble davantage se concentrer sur les amas de vieilles pierres, aussi impressionnantes qu'elles soient d'ailleurs, plutôt que sur les êtres humains, les âmes vivantes, qui peuplent ce pays, le labourent, le construisent, ou, ... selon le cas, le détruisent.

A l'occasion de notre douzième voyage à Ayacucho il est bon de se rappeler les mots de l'introduction du roman de Tad Williams: « qui sait pour sûr quelle est l'issue des choses qu'il entreprend avant de les entreprendre, est, ou bien d'une sagesse hors du commun, ou bien d'une bêtise hors du commun; au fond, c'est sans importance, mais il y a une chose qui est sûre par contre: pareil homme ne peut qu'être malheureux, car il a planté un couteau dans le cœur de l'émerveillement.»

Redoublons donc de vigilance afin de ne pas laisser filtrer la lassitude du voyage sur les contacts que nous aurons en arrivant à destination.
L'aéroport de Lima a subi la même frénésie de modernisation que Barajas, et, à mon grand regret, nous ne mettons plus le pied sur le tarmac (avant les portes latérales et arrière de l'avion nous permettaient de descendre directement dessus), mais traversons une sorte de trachée qui relie l'avion à l'aire de débarquement comme un ombilic. 400 personnes franchissent l'unique porte ouverte de l'aéronef. Imaginez la cohue, l'encombrement, la ruée vers l'air frais afin de se dégourdir enfin les jambes.

L'odeur qui vous titille les narines est assez particulière: un mélange de poisson pourri et de viande avariée grillés sur un feu d'huile de vidange moteur. Dès que l'on sort de l'aéroport on tombe dans un carnaval sempiternel de klaxons intempestifs, de ghetto-blasters (énormes radios crachant un volume infernal), de personnages gesticulant comme des fous, illuminés par les néons publicitaires envahissants d'hôtels, de commerces ou de galeries de jeux, qui ont évincé les décorations de Noël. Etrange . .En fin d'après-midi nous avons encore été «és» dans un nuage de gaz nocifs haut de plusieurs kilomètres qui a fini par couvrir la moitié de la ville et qui provenait de l'incendie d'une usine de peinture qu'on n'arrivait pas à éteindre parce qu'il n'y avait pas d'eau! Lors de nos pérégrinations dans un marché indien local, nous sommes tombés sur un merveilleux portrait sur feutre qui nous rappelait tellement Victor, l'un de nos enfants, que nous avons décidé de l'acheter. Actuellement il se trouve exhibé au monastère.

Après une courte nuit nous avons pris le vol pour Ayacucho où les enfants de l'orphelinat nous attendaient à l'aéroport avec toute une bande d'enfants des environs de Yanama. Nos enfants étaient tous très émus, franchement très émus; après une demi-heure, Victor n'arrivait toujours pas à étouffer ses sanglots, lui qui n'a vraiment pas l'habitude de manifester ses émotions.

Après cela, nous sommes montés dans un minibus surchargé au maximum, sous des jeunes regards ébahis et des genoux trop petits que pour nous manifester leur attachement, qui nous emmena dans les hauteurs de la montagne. A notre arrivée à l'orphelinat, nous sommes accueillis par les visages radieux de nos collaborateurs sur place et les chiens qui battaient joyeusement de la queue, ce qui prouve que ces animaux ont bel et bien de la mémoire, et une mémoire de longue durée.

Après ces premières salutations nous avons été invités à prendre le petit déjeuner « famille». Les enfants bénéficiaient d'un jour de vacance de l'école pour aller accueillir leurs «Pères». Après un petit déjeuner fortement apprécié, une tasse de nescafé et du pain fait maison, nous sommes partis explorer la maison, les champs, les étables et abris pour animaux, accompagnés de visages heureux et radieux.

Ce qui nous a directement le plus frappé c'était la propreté de la maison, les vêtements propres, fraîchement lavés, et, le cas échéant raccommodés, des enfants. Le coiffeur coiffe à la militaire, quelques millimètres de poil suffisent. Comme coupe, c'est moderne paraît-il! Mais, vieux jeu comme je suis, cela me rappelle trop les maisons de correction de l'époque. Peu importe, au moins il ne leur arrivera pas de se crêper le chignon! Un autre avantage de ce genre de coiffure est que les puces sont constamment à découvert, ce que n'aiment pas ces bestioles friandes de déménagements fréquents, surtout dans les écoles.

Les cochons d'Inde se sont reproduits vertigineusement; un bon millier de petits mammifères qui poussent de bizarres cris perçants dès qu'une ombre ose s'aventurer près de la porte. Ils sont bien nourris et vivent dans de bonnes conditions d'hygiène ce qui leur épargne toutes sortes de maladies. Les luttes intestines sont impossibles à éviter par contre, d'où les éventuelles blessures qui sont leur arrêt de mort, car les blessés finissent dans la casserole pour la plus grande joie des petits pour lesquels ce régal est fortement apprécié.

Les vaches, des Brown Suisses, sont élevées dans les meilleures conditions; deux d'entre elles sont sur le point de vêler; nous attendons de les voir mettre bas pendant notre séjour ici. Les enfants mènent les vaches en pâture dans la montagnes les après-midi et profitent alors du temps qui leur est donné pour jouer au football ou à tout autre jeu avec toutes les contrariétés et espiègleries que cela peu impliquer, mais au moins ils vivent comme des enfants heureux.

Vient alors le moment de préparer l'arrivée des bienfaiteurs venus de notre Belgique natale. Le temps presse et il reste des montagnes de choses à faire: monter les lits venus de Belgique, nettoyer les chambres à fond, l'impitoyable chasse aux araignées est absolument nécessaire car beaucoup sont très venimeuses. La piqûre d'une veuve noire, par exemple, est mortelle si une transfusion sanguine n'est pas administrée dans les quelques heures qui suivent (encore faut-il que du sang de votre groupe sanguin soit disponible à l'hôpital local d'Ayacucho!), mais heureusement, ces bestioles n'aiment pas trop s'abriter dans des endroits clos comme les chambres. La tarentule, quant à elle, cherche bien à s'abriter à l'intérieur des maisons. C'est un animal horrible à voir: un corps gonflé et hérissé, des yeux verts à vous glacer le sang, des pattes poilues qu'aucune épilation n'aiderait!

Les enfants s'affairent, sont impatients et nerveux, mais néanmoins très enthousiastes de voir venir ce noble aréopage, et de rencontrer des gens de cette Flandre parmi lesquels ils espèrent bien repérer un bon Saint Nicolas . prémonition qui n'a pas manquer de se réaliser bien sûr.

Le mardi, après l'école, ils s'empressent d'aller observer la croisée des chemins, au loin, pour voir si le minibus et les hôtes, le señor Hendrik et les autres voyageurs, n'arrivent pas. Le soir tombant, ils doivent malheureusement renoncer à leur vigie. Malgré les quelques fausses alertes qui font se ruer dehors toute la bande pour saluer la troupe belge, ils ne perdent pas courage et guettent attentivement toute voiture prenant le sentier menant à l'orphelinat. Enfin; ils sont là!!! Des milliers de petits bras sortant d'on ne sait où aident à décharger coffres, valises, sacs à dos, etc. Aucun roi n'a jamais été accueilli aussi joyeusement!

Mais donnons maintenant la parole aux visiteurs qui sont venus nous voir: Hendrik Blomme, directeur de la maison de retraite de Nieuport, Kris Vandecasteele, échevin de la même ville, Eddy Louwie, président de la Fédération Athlétique, Greet Ardies-Vyncke échevin de Nieuport, Christine Monsieur-De Vliegher, présidente de la Ligue contre la sclérose multiple.

 

Kris Vandecasteele raconte

Jeudi, 5 août 2004
C'était mon dernier jour de visite sur le site du projet de développement sur la montagne à Yanama. Trois ans ont passé depuis et nous sommes 5 à y retourner maintenant: Hendrik, Eddy, Greet, Christine et moi-même. C'est notre troisième journée depuis notre départ de Nieuport et nous sommes arrivés au terminus de notre périple à Ayacucho. Nathalie, une jeune péruvienne qui a travaillé en Belgique pendant un an et aimerait beaucoup y retourner, a loué un minibus pour le transport et nous attend avec quelques autres responsables. Un accueil VIP! Je suis le premier à descendre du bus et Nathalie me saute au cou, au cou d'Hendrik ensuite. Super: quel bonheur d'être accueilli aussi chaleureusement.

Nous montons tous à bord du minibus et nous engageons sur les 16 derniers kilomètres qui nous séparent de Yanama, un petit Nieuport dans les Andes péruviennes. Arrivé à destination, le drapeau de Nieuport flotte fièrement au vent.
Nous sommes chaudement accueillis par les enfants de l'orphelinat, les deux Pères et les responsables: l'on se sent un peu chez soi. La moitié des constructions a été rénovée ou agrandie. Malgré la nuit tombante, Père Jean nous emmène faire une petite visite des lieux. Je suis très intéressé par les nouveautés et l'évolution des dernières années. Le temps n'a pas chômé ici non plus. Les changements sont nombreux: une nouvelle étable pour les vaches; les cochons d'Inde et les lapins sont hébergés séparément; il y a une salle à manger, et le dispensaire est terminé. Des chambres agréables nous ont été préparées: une pour les hommes, une pour les femmes, douche et toilettes communes.

Le lendemain nous sommes attendus à la commune de Yanama; le maire du lieu nous y accueille en l'honneur des rapports fraternels existants entre Nieuport et Yanama. Toute la journée durant nous sommes conviés à la visite des différents projets agricoles et de la petite usine de biogaz. Les sites historiques de Quinua et Huari se trouvent également intégrés dans le programme des visites.

Père Thomas souffre de l'altitude, de même que Christine. Le «mate de coca» adoucit quelque peu leurs migraines.

Je suis le témoin d'une journée normale à l'orphelinat: d'habitude les enfants prennent le petit-déjeuner à 7 h. Mama Rosa, la maman de Nathalie, réjouit toute la tablée en servant des repas appropriés et délicieux; ce qui frappe, ce sont les nombreuses couques (petits pains) aux formes spéciales. Les garçons reçoivent une couque en forme de cheval qui est avalée promptement et avec plaisir. Ce qui me frappe sont les quantités considérables de riz et le peu de fruits que consomment les enfants. Les femmes qui nous accompagnent l'ont également remarqué et n'hésitent pas à acheter surtout des fruits lorsqu'elles vont faire leurs emplettes.

Après le petit-déjeuner, les enfants se préparent pour aller à l'école, ils sortent par la porte arrière et nous les voyons descendre la montagne jusqu'à ce que nous ne distinguions plus que les petits points qu'ils sont devenus à l'horizon. Ils rentrent de l'école peu après midi, prennent le déjeuner et s'affairent le reste de l'après-midi à effectuer des petits services et d'autres activités, ou bien jouent ou font du sport.

En plus des aides directes, les chaussures de sport, la mousse au chocolat, le lait chocolaté (choco), les raisins, les chaussures pour dames et les médicaments, je m'intéresse essentiellement aux solutions structurelles de ce projet. Il est bien sûr bon de gâter les enfants (et de nous gâter nous-mêmes par la même occasion) de temps en temps, mais mon objectif premier est de relever le niveau de vie. Par bonheur, nous n'avons pas opté pour la cérémonie de la « des pouvoirs» car, après tout, cela ne me semblait plus vraiment coller. Bon, nous avons mis des moyens financiers à disposition, mais tout ce qu'il nous faut savoir, c'est simplement à quoi et comment l'argent a été dépensé sans imposer trop de conditions.

Nous avons la vie facile en Europe Occidentale et je suis heureux de pouvoir partager cette prospérité avec des contrées moins nanties du monde.

Salutations amicales,
Kris

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