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5 decembre
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Sabas le Consacré


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Sabas le Consacré (1)

 

 

Notre saint Père théophore Sabas, l’ange dans la chair et le civilisateur du désert de Palestine, vit le jour dans le petit bourg de Mutalasque en Cappadoce, en 439. Dès l’âge de huit ans, ayant compris la vanité de toutes choses de ce monde et le cœur brûlant d’amour pour Dieu, il entra au monastère de Flaviana situé non loin de là. Malgré les tentatives de sa famille pour le faire retourner en arrière, il persévéra et s’initia rapidement à toutes les observances monastiques, en particulier à la tempérance et à la récitation par cœur du psautier.

Un jour, comme il travaillait au jardin, il lui vint l’envie de manger une pomme. Mais, il venait à peine de la détacher de l’arbre, qu’il domina avec énergie la tentation de la gourmandise en se disant: « Beau à voir et bon à manger était le fruit qui me donna la mort par l’entremise d’Adam. Adam préféra ce qui apparaissait délectable à ses yeux charnels, et fit plus de cas de la satisfaction de son ventre que des jouissances spirituelles. N’allons donc pas, dans la torpeur du sommeil spirituel, nous éloigner des splendeurs de la tempérance ». Jetant la pomme à terre et la foulant aux pieds, il remporta la victoire contre la convoitise et, jusqu’à sa mort, ne mangea plus jamais de pomme. Le jeune enfant était ainsi si résolu et avait atteint une telle maturité, qu’il s’adonnait aux labeurs du jeûne et de la veille comme les ascètes les plus expérimentés, et dépassait tous ses compagnons par l’humilité, l’obéissance et la maîtrise de soi.

Après avoir passé dix ans dans ce monastère, il obtint de son supérieur la bénédiction de se rendre à Jérusalem (456). Attiré par la renommée du vénérable Euthyme (cf. 20 janvier), Sabas le supplia avec larmes d’être compté parmi ses disciples; mais le saint vieillard l’envoya d’abord au monastère de saint Théoctiste (cf. 3 sept.), car il n’avait pas coutume de recevoir des jeunes gens encore imberbes parmi les rudes anachorètes du désert.

Modèle de renoncement à sa volonté et d’humilité, Sabas consacrait, sous la direction de Théoctiste, tout le jour au service des frères et passait ses nuits à glorifier Dieu. Il était si parfait dans toutes les vertus que saint Euthyme le nommait: « l’Enfant-vieillard ».

A la mort de saint Théoctiste (469), il obtint la permission de se retirer solitaire dans une grotte située à quelque distance du cénobion. Il y passait les cinq jours de la semaine sans prendre aucune nourriture, à prier sans cesse en tressant des feuilles de palmiers pour occuper son corps, et revenait au monastère pour participer à la Liturgie et au repas des frères, le samedi et le dimanche.

Pendant le grand Carême (du 14 janvier au dimanche des Palmes), saint Euthyme avait coutume de l’emmener avec lui au désert de Rouba pour s’y exercer aux plus hautes vertus, rencontrant Dieu dans le silence et l’absence de toute consolation humaine. Il parvint ainsi à la mesure des grands athlètes de la foi et, après le décès de saint Euthyme, il partit se retirer définitivement dans ces solitudes implacables pour affronter en combat singulier Satan et ses serviteurs, en n’ayant pour toutes armes que le signe de la Croix et l’invocation du saint Nom de Jésus.

Après quatre années passées dans le désert, il fut guidé par un ange vers une grotte perchée au-dessus d’un ravin sur la rive gauche du Cédron. Il y passa cinq ans dans la contemplation; puis, assuré par Dieu que le temps était venu, il commença à accepter des disciples. Il procurait à chacun une cellule dans une des nombreuses cavernes des alentours et leur enseignait par l’expérience, l’art de la vie solitaire.

Comme ses disciples avaient atteint le nombre de soixante-dix, à la prière du Saint, Dieu fit jaillir pour leur consolation une source d’eau vive dans le ravin. Pour leurs offices liturgiques communs, les frères se réunissaient dans une vaste grotte en forme d’église, qui avait été découverte par saint Sabas, guidé par une colonne de feu.

La laure grandissait sans cesse, cent cinquante solitaires s’y étaient rassemblés, et un grand nombre de pèlerins affluaient pour y trouver le salut et offrir leurs dons, grâce auxquels les moines pouvaient satisfaire leurs besoins sans être obligés de se mêler aux soucis et au tumulte du monde. Malgré son désir d’échapper au sacerdoce, l’humble Sabas fut cependant contraint d’accepter d’être ordonné, à l’âge de 53 ans, pour assumer le bon ordre de son troupeau spirituel.

Le grand nombre de ses disciples ne l’empêchait pas néanmoins de persévérer dans l’amour de la retraite et, chaque année, fidèle à la coutume de son père en Dieu Euthyme, il se retirait dans le désert profond pour le grand Carême. C’est lors d’une de ces retraites qu’il s’installa sur une colline infestée de démons, nommée Castellion, et, après l’avoir purifiée par sa prière, il y fonda un nouveau monastère cénobitique réservé à des moines déjà éprouvés. Pour ceux qui venaient de renoncer au monde, il fonda un troisième établissement, au nord de la laure, afin qu’ils y soient formés à la vie ascétique et à la récitation du psautier. Il ne laissait en effet demeurer en solitaires que les moines expérimentés, ayant acquis le discernement et la vigilance sur leurs pensées, ainsi qu’un cœur humble et un renoncement parfait à leur volonté propre. Quant aux jeunes encore imberbes, il les envoyait se former au cénobion de saint Théodose (cf. 11 janv.).

A cette époque, comme la nombreuse population monastique de Palestine était troublée par les machinations des hérétiques monophysites opposés au Concile de Chalcédoine, le patriarche de Jérusalem, Saluste, nomma saint Théodose et saint Sabas archimandrites(2) et exarques de tous les monastères dépendants de la ville sainte: Théodose pour les cénobites et Sabas pour les anachorètes et les moines demeurant en cellule dans les laures. Ce redoutable ennemi des démons était plein de douceur et d’effacement à l’égard des hommes. C’est ainsi que, lorsque par deux fois certains de ses moines se révoltèrent, le saint vieillard se retira de lui-même, sans chercher à se justifier ou à imposer son autorité, et il n’accepta de reprendre sa charge que sur les instances du patriarche.

Ayant acquis la bienheureuse impassibilité et inébranlablement fixé en Dieu, saint Sabas pacifiait les animaux sauvages, guérissait les malades et, par sa prière, attirait des pluies bienfaisantes sur la région tourmentée par la sécheresse et la famine. Il fonda d’autres monastères, de sorte que, outre sa fonction d’exarque des solitaires, il était l’higoumène de sept communautés. Ce civilisateur du désert guidait avec sagesse ces légions de combattants spirituels et s’efforçait de les maintenir dans l’unité de la foi.

En 512, il fut envoyé, avec d’autres moines à Constantinople, auprès de l’empereur Anastase (491-518), qui était favorable au parti monophysite, pour soutenir la foi orthodoxe et obtenir des allègements fiscaux en faveur de l’Eglise de Jérusalem. Ce pauvre et humble ermite aux vêtements en haillons, d’abord repoussé par les gardes du palais comme un mendiant, fit sur l’empereur une forte impression et, pendant le long séjour qu’il fit dans la capitale, le souverain aimait à le faire venir auprès de lui pour profiter de ses enseignements.

De retour en Palestine, il dut lutter avec acharnement contre les entreprises du patriarche hérétique d’Antioche, Sévère. En 516, ce dernier, après avoir à nouveau attiré l’empereur dans les filets de l’erreur, parvint à faire expulser Elie du siège de Jérusalem. Mais à l’instigation de Sabas et de Théodose, les moines se rassemblèrent au nombre de plus de six mille pour convaincre son successeur, Jean, de lutter pour la défense du Concile de Chalcédoine. Comme à la suite de cette manifestation, l’empereur se préparait à user de la force, Sabas lui envoya, au nom de tous les moines de la Terre Sainte, une audacieuse pétition. La même année (518), Anastase mourut et, grâce à Dieu, la foi fut confirmée par le nouveau souverain, Justin Ier (518-527), qui ordonna de placer le Concile de Chalcédoine dans les saints diptyques. Saint Sabas fut alors envoyé à Scythopolis et Césarée pour annoncer en personne la victoire, au milieu de l’allégresse générale.

En 531, à la suite de la sanglante révolte des Samaritains, le vieillard fut à nouveau envoyé à Constantinople, auprès du pieux Justinien (527-565), afin d’obtenir son aide et sa protection. En retour, il prophétisa à l’empereur la reconquête de Rome et de l’Afrique, ainsi que la victoire définitive sur le monophysisme, le nestorianisme et l’origénisme, qui devait faire la gloire de son règne.

Accueilli avec joie à Jérusalem, cet infatigable serviteur de Dieu, trouva encore le temps de fonder le monastère dit de Jérémie, avant de se retirer enfin à la Grande Laure. Agé de 94 ans, il tomba bientôt malade et s’endormit paisiblement dans le Seigneur, le dimanche 5 décembre 532. Son corps, miraculeusement conservé incorrompu, fut d’abord déposé dans la Laure, en présence d’une foule immense de moines et de laïcs. Transféré à Venise au temps des croisades, il a été récemment restitué à son monastère.

La Laure de Saint-Sabas, devenue par la suite monastère cénobitique, a tenu une place de premier plan dans l’histoire du monachisme et de l’Eglise de Palestine. Un grand nombre de saints y ont fleuri: St Jean Damascène (cf. 4 déc.), St Cosmas de Maïouma (cf. 14 oct.), St Etienne, St André de Crête (cf. 4 juil.), etc… C’est là que s’est développé et fixé le typikon qui règle encore nos offices liturgiques, et qu’à été rédigée une partie importante de nos hymnes.

 

 

1. Aux dires du Père Thomas, ce surnom de ‘‘Consacré’’ est dû au fait que saint Sabas fut le premier moine à être ordonné à la prêtrise (Ndlr).
2. Un archimandrite était à cette époque un supérieur de plusieurs monastères, ce n’est plus aujourd’hui qu’un titre honorifique.

 

 

Troparion t.8

 

Par les flots de tes larmes tu as fait fleurir le stérile désert, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * par tes miracles étonnants tu devins un phare éclairant le monde entier: * vénérable Père Sabas, prie le Christ notre Dieu * de sauver nos âmes.

 

 

Kondakion t.8

 

Toi qui dès l'enfance, bienheureux Sabas, t'es offert, * en ta vertu, comme une offrande immaculée * à ce Dieu qui bien avant ta naissance te connaissait, * des saints Moines tu devins le pur joyau, * digne de louange comme citoyen du désert. * c'est pourquoi dans l'allégresse je te crie: * Réjouis-toi, Père vénérable et digne de nos chants.

 

 

 

 
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