Livin, évêque Irlandais, patron de Gand
apôtre de la Flandre Occidentale, hiéromartyr à Esche en Belgique
Livin, irlandais, d’une race noble, se fit remarquer dès l’enfance par une piété et des vertus au-dessus de son âge. Dans sa jeunesse, il eut pour maître le prêtre Bénigne qui lui enseigna les belles-lettres, puis saint Augustin (cf. 26 mai), apôtre de l’Angleterre, qui l’ordonna prêtre.
Dans ce nouvel état, sa vertu devint si éclatante que les Irlandais le désirèrent pour évêque. Cédant aux instances du roi et aux sollicitations des peuples, il se chargea de cette fonction qu’il remplit fructueusement pendant quelques années. Ensuite, résolu de se vouer à la conversion des infidèles, il mit à sa place l’archidiacre Silvain et partit annoncer la bonne nouvelle aux nations étrangères.
Il traversa donc la mer avec ses disciples Fullien (cf. 31 oct.), Hélie, Lilien, et débarqua chez les Morins. Il répandit la divine semence parmi ce peuple et dans tout le pays qui porte aujourd’hui le nom de Flandre Occidentale. Il visita le monastère de Gand, fondé par saint Amand (cf. 6 févr.), où le reçut le saint Florbert (cf. 1er nov.), abbé. Il y trouva le corps de saint Bavon (cf. 1er oct.), qui, tout récemment déposé dans son sépulcre, brillait par de grands miracles. Il composa une épitaphe en vers qui fut gravée sur son tombeau. Il célébra la sainte messe trente jours de suite sur ce même tombeau. Il parcourut ensuite les divers cantons de la Flandre et du Brabant, et tant par sa parole que par ses miracles, convertit un grand nombre d’âmes à Jésus Christ.
Pendant qu’il demeurait au village d’Hauthem (Hauthem-Saint-Livin), où il vivait de ce que lui envoyait saint Florbert, il rendit l’usage de la vue au fils de son hôte, aveugle depuis longtemps déjà. Il opéra encore beaucoup d’autres guérisons miraculeuses. Il endura la persécution, il eut même la langue coupée, mais Dieu la lui rendit.
Il prédit sa mort et son martyre qui eut lieu au village d’Esche (Esschen-Saint-Livin), dans le territoire d’Aost, sur la Dendre (Flandre Orientale). Il était venu y prêcher l’Evangile aux habitants encore païens, il y fut massacré et décapité par quelques hommes pervers, le 12 novembre de l’an 657. Enseveli à Hauthem, son corps fut levé de terre (842) par Thierry, évêque de Cambrai (cf. 5 août). Il fut alors transporté au monastère de Saint-Bavon. Plus tard, au XIè siècle, Radbod, évêque de Tournai, le déposa dans une châsse d’argent, où il demeura jusqu’au XVIè siècle, époque à laquelle il fut détruit par les Calvinistes.
On représente saint Livin : 1° ayant la langue serrée dans des tenailles ou détachée avec des cisoires ; 2° tenant un cierge à la main, parce qu’il a porté le flambeau de la Foi chez les infidèles ; 3° avec l’épée, qui fut l’instrument de son dernier supplice ; 4° faisant jaillir une fontaine sous son bâton pastoral (on visite encore cette fontaine près du village d’Hauthem) : 5° ayant près de lui des idoles renversées ; on devine ce symbole.
Saint Livin est patron de Gand.
Propre de Malines : Caractéristique des Saints.
Source : Les Petits Bollandistes – Vies des Saints – Tome 13
Troparion t.3
Richement éclairé par la sagesse de l’Esprit, * et désigné comme apôtre dès ta naissance, * tu vins en nos pays, illustre Livin, * pour arracher des cœurs l’amour des idoles, * et proclamer le Christ comme seul Sauveur. * Puis tu couronnas par le martyre * une vie tournée vers le Très-Haut * qui t’accueillit dans les tentes des justes.
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