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Janvier de Bénévent et ses 6 compagnons

 

 

L’opinion la plus probable est que Naples fut la patrie de saint Janvier. Il appartenait à une famille noble et chrétienne. Sa piété et sa science le firent choisir pour évêque de Bénévent, ville forte du royaume d’Italie, par le peuple de cette ville. Toutefois, sa modestie et son humilité lui persuadant qu’il était indigne de cette charge, il ne put se résoudre à l’accepter qu’après un commandement exprès du souverain Pontife. Sa charité envers les pauvres et les affligés le fit admirer des idolâtres mêmes qui prenaient plaisir à converser avec lui, et lui déclaraient volontiers leurs besoins. Il savait profiter adroitement de ces conjonctures pour leur inspirer la connaissance du vrai Dieu et de notre Seigneur Jésus Christ; de sorte que plusieurs se convertirent et embrassèrent le Christianisme.
Comme la persécution était allumée dans tout l’empire contre les chrétiens, Janvier eut de belles occasions de signaler son zèle, non seulement dans son diocèse, mais encore dans les villes voisines qu’il parcourait sans cesse, pour y assister, consoler, fortifier les fidèles et leur offrir les secours de son ministère pastoral. Le péril était plus grand dans la ville de Misène, où les peuples affluaient pour visiter l’antre d’une sibylle qui rendait tout près de là ses oracles. C’est pourquoi Janvier y allait souvent, afin de maintenir les serviteurs de Dieu dans leurs devoirs par ses fréquentes exhortations.
Il y avait, dans cette église, un diacre d’un rare mérite, appelé Sosie, âgé de trente ans, avec lequel il contracta une étroite amitié. Ils travaillèrent, de concert au salut des âmes, et toutes les fois qu’ils se voyaient, ils s’animaient l’un l’autre à se sacrifier pour le Nom de Jésus Christ et à souffrir constamment le martyre lorsqu’il se présenterait. Un jour que le zélé diacre lisait l’Evangile dans une assemblée de fidèles, notre Saint lui vit sortir de la tête des flammes de feu qui ne furent aperçues que de lui seul. Cette vision lui causa tant de joie, que, se jetant au cou de Sosie, en présence de tous les assistants, il l’embrassa et le félicita de ce que bientôt il remporterait d’illustres victoires sur la cruauté des idolâtres. L’événement vérifia cette prédication; car, fort peu de temps après, Sosie fut arrêté par Draconce, gouverneur de la Campanie. Procule, diacre de l’église de Pouzzoles, avec Eutyche et Acuse, nobles citoyens de la même ville, furent presque aussitôt les compagnons de sa prison, parce qu’ils reprenaient hautement l’injustice du proconsul. Ils furent d’abord tous condamnés à être battus par les mains des bourreaux. Mais Draconce ayant été révoqué, et Timothée envoyé à sa place, il les laissa prisonniers sans avoir pu achever leur martyre.
Dès que le nouveau préfet fut arrivé, il s’informa de l’état des chrétiens dans la province. On lui dit que Janvier les exhortait incessamment à demeurer fermes dans leur religion, et qu’il encourageait particulièrement Sosie et les autres, que Draconce avait laissés prisonniers dans la prison de Pouzzoles. Il commanda qu’il fût arrêté et amené à Nole, devant son tribunal, pour lui faire ressentir la peine due à sa témérité. Il le pressa de cesser ses exhortations défendues par les édits des empereurs, et d’offrir de l’encens aux idoles, s’il voulait éviter les supplices. Le saint évêque répondit qu’il ne pouvait immoler des victimes au démon, lui qui avait l’honneur de sacrifier tous les jours au vrai Dieu. Il fut aussitôt jeté dans une fournaise que l’on avait, pendant trois jours, entretenue par un feu continuel. Il en sortit sans aucune lésion, et même sans que ses habits en fussent endommagés, ni qu’il n’eût perdu un seul de ses cheveux. Le juge, selon la coutume des tyrans, attribuant ce miracle à l’art magique dont ils accusaient ordinairement les chrétiens, lui fit, par un supplice inouï, arracher les nerfs de toutes les parties du corps; après quoi, il le renvoya en prison.
Cependant, Festus, diacre, et Didier, lecteur de l’Eglise de Bénévent, ayant appris, par le bruit public, que leur saint pasteur était dans les chaînes à Nole, s’y rendirent en diligence, pour lui offrir tous les services qui dépendaient d’eux. Mais Timothée ne fut pas plus tôt averti de leur arrivée qu’il les fit venir devant lui, et, comme ils confessèrent qu’ils étaient les serviteurs de Jésus-Christ et qu’ils seraient ravis de mourir pour sa gloire, il les fit mettre en prison avec leur évêque. Quelques jours après, ils furent, tous trois, attachés avec des chaînes au-devant du chariot du proconsul, qui allait à Pouzzoles pour y faire exécuter Sosie et ses compagnons, qu’il avait condamnés aux bêtes.
Ce tourment fut très rigoureux pour saint Janvier, qui ne pouvait plus marcher que par miracle. En entrant dans la prison, il embrassa les saints martyrs, et baisant la tête du bienheureux lévite Sosie, il dit: « Voici ce saint et vénérable chef que l’Esprit divin a préparé au martyre par une flamme céleste, figure de la couronne de gloire qu’il doit bientôt recevoir ». Puis, parlant à toute la troupe des saints confesseurs: « Courage, mes frères », leur dit-il, « combattons généreusement contre le démon et son ministre Timothée; notre Seigneur m’a envoyé ici afin que le pasteur ne soit point séparé de son troupeau, ni le troupeau de son pasteur. Que les promesses ni les menaces ne fassent aucune impression sur nos cœurs. Gardons une fidélité inviolable à notre divin Maître. Mettons toute notre confiance en Lui, et nous triompherons sans doute de la malice de nos adversaires ». Le lendemain, ils furent conduits au milieu de l’amphithéâtre pour y être dévorés par les bêtes féroces, en présence de tout le peuple. Alors les saints martyrs se munirent du signe de la croix; puis, les yeux et les mains élevés vers le ciel, chantant agréablement les louanges de Dieu, ils attendirent avec une intrépidité merveilleuse l’heureux moment de leur mort. On lâcha en même temps les bêtes, qui coururent à eux, avec leur furie naturelle, pour faire leur proie de leurs corps sacrés. Mais, quand elles furent près de les dévorer, la miséricorde divine changea leur férocité en mansuétude: de sorte qu’au lieu de mettre la dent sur eux, elles se couchèrent comme des agneaux à leurs pieds et employèrent leurs langues pour les caresser.
Timothée, voyant que ce spectacle faisait murmurer le peuple, et appréhendant une sédition contre lui, les fit sortir de l’amphithéâtre pour être décapités à l’heure même sur la place publique. Comme on les y conduisait, saint Janvier pria Dieu d’ôter la vue au président, afin qu’il se repentît de sa cruauté, et que ces lâches chrétiens, qui avaient renoncé à Jésus-Christ, par l’appréhension des supplices, rentrassent par ces prodiges dans les voies du salut et fissent pénitence de leur infidélité. Le saint évêque n’avait pas encore achevé son oraison, que Timothée devint aveugle. Ce châtiment le fit un peu rentrer en lui-même; il reconnut le pouvoir des serviteurs de Jésus-Christ. Il arrêta leur exécution, et, s’étant fait amener le saint martyr, il lui dit: « Janvier, qui adorez le Dieu tout-puissant, priez-Le pour moi, et faites en sorte qu’Il me rende la vue dont il m’a privé ». Le Saint, pour montrer par un nouveau miracle la puissance du vrai Dieu, fit une seconde prière, et aussitôt le président recouvra l’usage de ses yeux: ce qui fut cause de la conversion de cinq mille personnes. Cependant, comme les réprouvés deviennent pires par les grâces qu’ils reçoivent, un si grand bienfait, qui avait servi au salut de tant d’âmes, ne servit qu’à endurcir davantage cet idolâtre; car, appréhendant d’encourir la haine des empereurs s’il usait d’indulgence envers le saint évêque, il le condamna à mourir avec les autres.
Pendant qu’on le conduisit à la place Vulcaine, lieu destiné pour son supplice, on vit tout à coup paraître un vieillard chrétien qui se prosterna à ses pieds et le pria de lui donner quelques pièces de ses habits pour les conserver dans sa maison comme une précieuse relique. Le Saint lui répondit qu’il n’avait qu’un mouchoir dont il put disposer, et qu’il le lui donnerait volontiers; mais que ce ne serait qu’après son martyr, parce qu’il en avait besoin pour se bander les yeux: « Et je n’y manquerai pas », ajouta-t-il en présence des bourreaux; « les chrétiens savent tenir leur parole, même après leur mort ». Etant arrivé à la place publique, il se prosterna pour faire son oraison; il vit Jésus-Christ qui lui tendait les bras pour le recevoir dans le ciel; puis il se banda lui-même les yeux avec son mouchoir, encouragea le bourreau à faire son office, et, en disant ces paroles: « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu vivant, je vous recommande mon esprit et je le remets entre vos mains ».
Il eut la tête tranchée, avec ses saints compagnons, vers l’an 305, le 19 septembre. L’exécuteur foula aux pieds son mouchoir qui était teint de son sang, lui disant par raillerie, qu’il le prît et le portât à ce chrétien auquel il l’avait promis. Mais il fut bien étonné de le voir, en s’en retournant à la ville, entre les mains du vieillard, à qui, en effet, saint Janvier était apparu après son martyre pour le lui donner.
Pour ce qui est de la caractéristique de saint Janvier, deux fioles translucides, où l’on conserve son sang, se voient ordinairement dans sa main ou sous son buste.

 

Culte et Reliques

Le lieu où les sept Martyrs reçurent la couronne, s’appelait, en latin Forum Vulcani. On le nomme présentement Salphutaria, et en italien Solfataria. C’est une large vallée qui ne produit que du souffre, et de laquelle on voit sortir en certains endroits des tourbillons de fumée et de flammes. On bâtit sur une montagne voisine une église sous l’invocation de saint Janvier. Ce fut là probablement que l’on déposa d’abord les reliques des saints Martyrs. On fit la translation de leurs reliques vers l’an 400. Les corps des saints Procule, Eutyches et Acuse furent portés à Pouzzoles; ceux des saints Festus et Didier à Bénévent; celui de saint Sosie à Misène, où on le déposa depuis dans une magnifique église. La ville de Naples fut enrichie des reliques de saint Janvier, avant qu’on les portât à Bénévent. Cette première translation paraît s’être faite peu de temps après que Constantin eut rendu la paix aux chrétiens. Du moins est-il certain que le corps du saint évêque était dans une église de son nom à Naples, dès le VIIIè et le IXè siècle. Cette ville attribua à l’intercession de ce Saint, le bonheur qu’elle eut d’être délivrée d’une éruption violente du mont Vésuve, et des armes des différents ennemis qui avaient juré sa perte dans les mêmes siècles.
Sicon, prince de Bénévent, ayant assiégé Naples au commencement du IXè siècle, en réduisit les habitants au point qu’ils ne purent sauver leur vie et leur liberté qu’en cédant le corps de saint Janvier, leur patron. Le vainqueur l’emporta en triomphe et le déposa respectueusement à Bénévent, vers 825. L’église où il reposait tombant en ruines, on le transporta dans une autre église de cette ville en 1129. Il se fit depuis une autre translation secrète à l’abbaye de Monte-Vergine, sur la route de Bénévent à Nole. On l’y cacha sous le grand autel dans le XIIè ou XIIIè siècle, et on ne l’y découvrit qu’en 1480, lorsqu’on travaillait à réparer et à embellir cet autel. Ferdinand, roi de Naples, désirant avoir ce précieux trésor, obtint du pape Alexandre VI qu’on le rendrait à la ville qui l’avait possédé primitivement. La translation s’en fit avec beaucoup de solennité, et on le déposa dans la cathédrale de Naples le 13 janvier 1497. Le jour même, la peste, qui affligeait cette ville depuis longtemps, cessa ses ravages. Les ossements et les cendres du corps de saint Janvier sont dans une magnifique chapelle de son nom, construite sous le grand autel. Il y a dans la même église une autre chapelle, dite le Trésor, dans laquelle on garde le chef et le sang du saint Martyr, avec plusieurs autres reliques. La ville la fit bâtir en action de grâces de ce qu’elle avait été délivrée de la peste en 1529, par l’intercession de notre Saint.
Nous allons rapporter, d’après plusieurs graves auteurs, le célèbre miracle de la liquéfaction et de l’ébullition du sang de saint Janvier. On garda dans la chapelle du Trésor de la cathédrale de Naples, la tête de ce Saint avec son sang renfermé dans deux fioles de verre fort anciennes. On ne sait dans quel temps la tête du saint évêque fut retirée de la châsse où ses ossements étaient renfermés. L’opinion la plus vraisemblable est que ce fut vers le VIIIè ou le IXè siècle. Le buste où est aujourd’hui cette tête fut donné en 1036 par le roi Charles II, duc d’Anjou. Le sang est congelé et de couleur noirâtre.
Voici de quelle manière se fait le miracle: On met la tête sur l’autel du côté de l’Evangile, et les fioles du côté de l’Epître. On a quelquefois trouvé le sang liquide, mais en général il est solide. Lorsque les fioles sont vis-à-vis de la tête, le sang se liquéfie, ou dans le moment même, ou en quelques minutes. Cette liquéfaction est suivie d’une ébullition. Quand on a retiré le sang et qu’il n’est plus en présence de la tête, il redevient solide. Quoiqu’il y ait plusieurs cierges sur l’autel, on trouve, en touchant les fioles, qu’elles sont presque entièrement froides. On les fait baiser au peuple en certaines occasions. Quelquefois le sang s’est liquéfié dans les mains de ceux qui tenaient les fioles, quelquefois aussi il est redevenu solide, de liquide qu’il était, aussitôt qu’on y touchait. La liquéfaction a lieu également lorsque les fioles sont en présence d’un ossement ou de quelque autre partie du corps de saint Janvier. Il est arrivé quelquefois que la liquéfaction ne s’est pas faite; ce que l’on a regardé comme une marque de la colère céleste. On met ensemble les deux fioles sur l’autel, et le sang se liquéfie dans l’une et l’autre en même temps et dans le même degré, quoiqu’il y en ait peu dans la plus petite, et qu’il soit attaché aux parois du verre.
Ce miracle se fait également dans toutes les saisons de l’année, mais ordinairement à la fête de saint Janvier, qui se célèbre le 19 septembre; à celle de la translation de ses reliques de Pouzzoles à Naples, le premier dimanche de mai; le 16 décembre, jour auquel on honore la mémoire de la délivrance d’une éruption du Vésuve, obtenue par son intercession en 1631; enfin, dans quelques autres circonstances extraordinaires.
On dit que le miracle dont il s’agit s’est fait jusqu’ici régulièrement à la fête de saint Janvier, et à celle de la translation de ses reliques, que l’on situe vers l’an 400. Beaucoup de personnes ont essayé d’expliquer naturellement ce fait, au lieu de le considérer comme un miracle; mais jamais personne n’a contesté la réalité et les circonstances de ce phénomène.

 

Acta Sanctorum ; Godescard.
Tiré de : Les Petits Bollandistes. Vies des Saints, tome XI.

 

 

 
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