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15 septembre
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Materne

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Materne de Cologne, Tongres et Trèves

 

 

Une ancienne tradition défendue par certains théologiens, dont saint Pierre-Canisius (1521-1597), affirme que Materne était le fils de la veuve de Naïm, ressuscité par Jésus (Luc 7, 11-17).
Ayant suivi l’Apôtre Pierre (cf. 29 juin) dans sa mission d’évangélisation, celui-ci l’envoya porter la bonne parole dans les régions du Nord, entre l’an 44 et l’an 52. Ce dernier s’exécuta et choisit pour l’accompagner, deux disciples: Valère (cf.29 janv.) et Euchaire (cf. 8 déc.). Arrivé en Alsace à Ehl (Ellelum), une petite ville de garnison romaine, Materne, voyant partout des autels païens, rentre dans une colère effroyable. Il renverse une colonne romaine et se lance dans la construction d’une église. Puis il se rend à Strasbourg (Argentoratum). Là, confronté à une population insensible à la ‘‘Divine Parole’’, le pauvre Materne doit quitter la ville et il décide de retourner à Ehl. Son dépit est tel qu’il y meure quelques jours à peine après son arrivée.
Catastrophés, Valère et Euchaire se précipitent à Rome auprès de saint Pierre et lui content le drame. « Qu’à cela ne tienne, prenez mon bâton, repartez à Ehl et vous verrez ! ». Munis du bâton de saint Pierre, les deux hommes repartent en Alsace, perplexes. De retour à Ehl, une surprise les attend. Devant eux, droit comme la Croix, Materne est là qui les attend, à nouveau prêt pour sa mission d’évangélisation. Il avait été ressuscité par le Seigneur après avoir reposé pendant 40 jours dans son tombeau. Après ce miracle, les païens se convertirent en grand nombre. A Strasbourg, Materne parvient finalement à fonder la première église de la ville qui, d’après la légende, serait l’actuelle église Saint-Pierre-le-Vieux.
Tous trois arpentèrent l’Alsace, évangélisant la population et construisant des lieux de culte. Nous connaissons celui d’Ellelum ainsi qu’un petit sanctuaire près d’Avolsheim appelé Dompeter (Domus-Petri ou Maison de Saint-Pierre). Cette église vénérable est ombragée par un très ancien tilleul sous lequel, la tradition veut que l’évêque Materne y ait prêché et ait été arrosé par l’eau de la source sainte Pétronille (cf. 31 mai), portant le nom de la fille de saint Pierre. Cette église a servi pendant tout le Moyen Age d’église-mère pour toutes les localités environnantes. Certains voient dans le baptistère situé à un peu moins d’un kilomètre de là, un indice que le Dompeter était peut-être une église épiscopale pour le siège apostolique qu’aurait fondé Materne en Alsace.
Après avoir évangélisé l’Alsace, les trois disciples se rendirent à Trèves où les païens se convertirent en si grand nombre, qu’ils fondèrent le premier évêché de la ville dont Euchère fut le premier évêque. Sous sa direction s’accomplirent de nombreux miracles. Après 25 ans, un ange lui apparut et lui révéla qu’il allait mourir bientôt. Il lui désigna alors Valère comme successeur. Celui-ci dirigea l’évêché pendant 15 ans avant que Materne lui succède à son tour. Entre-temps, Materne avait fondé les évêchés de Cologne et de Tongres, et au total il fut évêque pendant 40 ans. Presque centenaire et miné par les fièvres, Materne reçoit la récompense de ses travaux en rendant paisiblement son âme à Dieu en l’an 130. Materne repose en paix auprès de ses deux prédécesseurs Euchère et Valère.
Ses trois églises se disputent ses reliques, et c’est Trèves qui l’emporte. Par la suite, ses reliques sont partagées entre les villes de Tongres, Liège et Trèves. Parmi les églises qui lui sont dédiées, citons la basilique de Walcourt et la petite église Saint-Materne à Namur.
La tradition veut que le bâton de saint Pierre qui avait ressuscité Materne, fut conservé à Cologne jusqu’au Xème siècle, lorsque sa partie supérieure fut déposée à Trèves et emmené ultérieurement à Prague par l’empereur Charles IV (1355-1378).

 

Mémoire 14 sept. déplacée au 15 sept. en raison de la fête de l’Exaltation.

 

Troparion t.4

 

De l’apôtre Pierre tu fus le disciple, * et comme lui infatigable dans ton travail d’évangélisation. * Tu parcourus la terre des Belges * pour l’arracher aux ténèbres de l’idolâtrie. * Et tu tiras de la mort les cinq fils d’un homme de Ciney * pour proclamer par ce miracle étonnant * que le Christ est le seul Dieu digne d’être adoré. * Vénérable père Materne, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.

 

 

 

 
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