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20 juillet
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Elie le Thesbite


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Elie le Thesbite (1)

 

 

Le saint et grand Prophète Elie, cet ange dans la chair qui reçut de Dieu le pouvoir d’ouvrir et de fermer les cieux, était originaire de Thishbé en Galaad(2). On raconte qu’au moment de sa naissance, son père vit des hommes vêtus de blanc l’envelopper de langes de feu et, en lui attribuant son nom, ils lui donnèrent à manger une flamme, symbole du zèle divin qui allait le dévorer pendant toute sa vie. Dès son enfance, il observait rigoureusement tous les commandements de la Loi et se tenait en permanence devant Dieu par une virginité impassible, un jeûne permanent et une prière ardente, qui rendirent son âme comme le feu et firent de lui le modèle de la vie monastique.

Achab ayant accédé au trône du royaume du Nord, qui avait fait schisme depuis Jéroboam, porta à son comble l’impiété et la dépravation de ses prédécesseurs. Encouragé par sa femme, l’exécrable Jézabel, il persécutait les prophètes et tous les hommes qui restaient fidèles à Dieu, et s’adonna au culte des faux dieux: Baal et Astarté. Le prophète Elie se rendit alors auprès du roi et lui déclara: « Il vit le Seigneur, Dieu des Armées, le Dieu d’Israël, devant lequel je me tiens aujourd’hui ! Non, il n’y aura, ces années-ci, ni rosée ni pluie, si ce n’est par une parole de ma bouche ! ». A la parole du Prophète, une terrible sécheresse s’abattit alors, comme une fièvre, sur la terre: tout fut desséché, dévasté, brûlé; hommes, femmes, enfants, animaux domestiques et bêtes sauvages, tous mouraient, faute de nourriture. Les sources tarissaient, les plantes se flétrissaient, et rien n’échappait au fléau que Dieu avait permis, dans l’espoir que la famine porterait le peuple d’Israël au repentir et à la conversion.

Sur ordre de Dieu, le Prophète, qui était vêtu d’une peau de mouton et d’un pagne de cuir, quitta le royaume d’Israël et se rendit au torrent de Chorrath (Kerrith), situé au-delà du Jourdain(3). Il s’abreuvait de l’eau du torrent et le Seigneur lui envoyait des corbeaux — animaux considérés comme impurs par les Juifs et réputés pour leur cruauté envers leur progéniture — pour lui apporter du pain au matin et de la viande le soir, incitant ainsi son Prophète à la miséricorde envers le peuple souffrant(4). Quand le torrent vint à se tarir aussi, Dieu envoya son serviteur à Sarepta de Sidon, lui faisant observer au long de la route les effets désastreux de la sécheresse pour l’inviter, encore une fois, à la compassion. Il parvint chez une pauvre veuve païenne, qui était en train de ramasser du bois en vue de faire cuire du pain pour elle et son fils. Malgré la nécessité extrême dans laquelle elle se trouvait, elle mit avant toutes choses les devoirs de l’hospitalité, et dès que le Prophète le lui demanda, elle prépara à son intention une galette, avec la farine et l’huile qui lui restait. Elle reçut sans retard la récompense de son hospitalité: à la parole du Prophète, sa jarre de farine et sa cruche d’huile ne désemplirent pas, jusqu’à ce que la pluie revînt. Elie était hébergé chez cette veuve depuis quelques jours, quand son fils vint à mourir. Comme la femme, dans la douleur, accusait l’homme de Dieu d’avoir apporté le malheur sur sa maison, Elie prit l’enfant, le monta à l’étage où il demeurait et, après avoir soufflé à trois reprises sur le corps inanimé en invoquant à grands cris le Seigneur, il rendit le jeune garçon vivant à sa mère, prophétisant ainsi la résurrection des morts.

La sécheresse affligeait la contrée depuis plus de trois ans, et une grande partie de la population avait déjà été décimée; mais Dieu, respectant le serment de son Prophète, ne voulait pas montrer sa miséricorde avant qu’Elie n’eût compris qu’Il ne désire pas la mort des pécheurs mais qu’ils se convertissent (cf. Ez. 33, 11). Il envoya alors le Prophète auprès du roi Achab, pour lui annoncer que le fléau allait bientôt cesser. Elie apparut devant le roi stupéfait de voir venir à lui, librement, celui qu’il avait fait rechercher partout, et il l’invita à rassembler tout le peuple d’Israël sur le mont Carmel, afin qu’il soit témoin de sa confrontation avec les 450 prophètes de Baal et les 400 prophètes des bois sacrés entretenus par l’infâme Jézabel. Une fois cette grande assemblée réunie, Elie dit aux faux prophètes: « Jusque à quand boiterez-vous sur les deux jarrets ? Si le Seigneur est Dieu, allez à sa suite ! Si c’est Baal, allez à lui ! ». Il prescrivit d’apprêter deux taureaux pour le sacrifice et de les placer sur le bûcher, mais sans allumer de feu, et il laissa les faux prophètes sacrifier les premiers. Ceux-ci invoquèrent à grands cris le dieu Baal, en se lacérant, de l’aube jusqu’au soir, mais en vain. Elie se moquait d’eux, les encourageant à crier plus fort, de peur que leur dieu ne soit endormi ou occupé à quelque autre affaire. Le soir venu, le Prophète érigea un autel avec douze pierres, représentant les douze tribus d’Israël, creusa un large fossé autour de l’autel, sur lequel il avait placé le taureau dûment dépecé, et il ordonna de verser, à trois reprises, de l’eau en abondance sur la victime, de manière à ce qu’elle remplisse le fossé en débordant. Puis il poussa un grand cri vers le ciel, invoquant le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Aussitôt un feu tomba du ciel et dévora l’holocauste, le bois et l’eau. Le peuple entier tomba alors la face contre terre en criant: « Vraiment le Seigneur est le seul Dieu ! ». Sur l’ordre d’Elie, on s’empara des faux prophètes, et l’homme de Dieu les égorgea de ses propres mains au torrent de Cisson. Il annonça ensuite à Achab que la sécheresse allait bientôt cesser, puis monta au sommet du Carmel et, se penchant vers la terre, la tête entre les genoux et l’intelligence rassemblée dans le cœur, il se mit en prière. A sept reprises, il envoya son serviteur observer l’horizon en direction de la mer, et la septième fois un petit nuage apparut, le ciel s’obscurcit et la pluie tomba en abondance, répandant sur la terre la bénédiction céleste.

Quand la reine Jézabel apprit la massacre de ses prophètes, elle entra dans une terrible colère et jura de se venger. Elie, qui n’avait pas craint la foule des faux prophètes, fut abandonné par la grâce de Dieu et, gagné par la pusillanimité, il s’enfuit à Bersabée dans la terre de Juda. Epuisé par sa marche dans le désert, il s’assit à l’ombre d’un arbre et demanda à Dieu de reprendre sa vie. Un ange du Seigneur lui apparut alors, et lui présenta une galette de pain et une cruche d’eau. Revigoré par cette assistance divine, il put marcher quarante jours dans le désert, jusqu’à la montagne de Dieu, l’Horeb(5). Il entra dans le creux du rocher où Moïse s’était jadis caché, et Dieu lui adressa, de nuit, la parole. Elie répondit: « Je suis rempli de zèle jaloux pour le Seigneur tout-puissant, car les fils d’Israël ont abandonné ton alliance, abattu tes autels et tué tes prophètes; et je suis resté tout seul et ils cherchent à m’enlever la vie ». Dieu lui ordonna de sortir et de se tenir sur la montagne pour le voir. Il y eut alors un violent ouragan qui fendit les montagnes et brisa les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan; et après l’ouragan, un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre; et après le tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans le feu. Après le feu, on perçut le bruit d’une brise légère. Dès qu’il l’entendit, Elie se voilà la face de son manteau et se tint sous la grotte, car Dieu était dans la brise légère(6). Le Seigneur lui affirma que, loin d’être le seul juste, sept mille autres Israélites n’avaient pas fléchi les genoux devant Baal, et Il lui ordonna de s’en retourner par le même chemin conférer l’onction royale à Hazaèl, comme roi de Syrie, et à Jéhu, comme roi d’Israël, puis d’oindre Elisée pour successeur. Ayant trouvé Elisée à labourer avec douze paires de bœufs, Elie jeta sur lui son manteau et fit de lui son disciple (cf. 14 juin).

Le roi Achab continuait cependant à commettre des actes d’impiété et il s’était accaparé la vigne de Nabot de Yizréel, en le faisant mourir sur le conseil de Jézabel. Le prophète Elie, qui était resté dans le silence pendant quelque temps, fut envoyé par le Seigneur à Samarie et dit au roi: « A l’endroit même où les chiens ont lapé le sang de Nabot, les chiens laperont ton sang à toi aussi, et les prostituées se vautreront dans ton sang ». Il ajouta que le malheur allait s’abattre sur toute la maison d’Achab et que les chiens dévoreraient le corps de Jézabel sur l’avant-mur d’Yizréel. A ces mots, le roi fut saisi de componction: il déchira ses vêtements, se revêtit d’un sac et observa un jeûne. Le Seigneur regarda avec faveur son repentir et annonça par son Prophète qu’Il ne donnerait libre cours à Sa colère que sous le règne de son fils.

Achab mourut peu après, et son fils Ochozias, homme superstitieux, prit le pouvoir. Etant tombé malade, il envoya des messagers en quête d’un oracle auprès de Baal Zéboud à Eqron (Akkaron). Le prophète Elie se présenta devant les messagers, annonçant que le roi ne se relèverait pas. Quand ils transmirent ce message, en donnant la description du Prophète, le roi, comprenant qu’il s’agissait d’Elie, envoya une troupe de cinquante hommes pour l’arrêter. Mais à deux reprises, sur l’injonction du Prophète, un feu descendit du ciel et dévora les soldats. Le troisième officier, l’ayant supplié de l’épargner, Elie obtempéra et se rendit auprès du roi, lui annonçant de vive voix qu’il allait périr, parce qu’il avait eu recours aux faux dieux. Ochozias mourut effectivement peu de jours après, et son frère Joram devint roi d’Israël. Pendant des douze années de son règne, il fit supprimer le culte de Baal, mais ne mit pas fin au péché de Jéroboam, qui avait provoqué le schisme dans le peuple de Dieu et avait encouragé l’idolâtrie. C’est pourquoi Dieu fit venir le malheur sur sa maison et réalisa la prophétie prononcée par Elie au temps d’Achab: Jéhu s’empara du pouvoir, à la suite d’une conspiration contre Joram et, entrant dans la ville d’Yizréel, il fit mettre à mort Jézabel en la précipitant du haut d’une fenêtre. Son sang éclaboussa le mur et les chiens dévorèrent son corps avant qu’on n’ait pu l’ensevelir.

Au bout de quinze ans de ministère prophétique, ayant accompli la mission que Dieu lui avait confiée, Elie se rendit de Galgal à Béthel, accompagné d’Elisée qui refusait de quitter son maître. De là, ils se rendirent à Jéricho. Arrivé sur la rive du Jourdain, Elie prit son manteau de peau de mouton, le roula et frappa les eaux, qui se divisèrent pour les laisser passer à pied sec. Elisée lui ayant demandé de recevoir double part de son esprit prophétique, Elie répondit: « Si tu me vois pendant que je serai enlevé au ciel, il en sera ainsi pour toi ». Alors qu’ils marchaient ainsi dans le désert en devisant, un char de feu tiré par des chevaux flamboyants apparut entre eux. Elie monta dans le char et fut emporté ‘’comme au ciel’’(7), dans un tourbillon, tandis qu’Elisée criait: « Père, père, char d’Israël et son attelage ! ». Il saisit le manteau du Prophète, qui était tombé sur lui, et frappant les eaux à deux reprises, il put traverser le Jourdain, salué par les fils des prophètes qui criaient: « L’esprit d’Elie s’est reposé sur Elisée ! ».

En étant ainsi enlevé dans les hauteurs avec son corps, le Prophète Elie préfigurait l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ, et par l’envoi de son manteau sur son disciple, il annonçait la descente du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte(8).

Représentant éminent de l’ordre prophétique et parvenu par son zèle au sommet de la vertu, Elie fut jugé digne de voir, face à face, la gloire du Dieu incarné, en compagnie de Moïse et des trois Apôtres, le jour de la Transfiguration (cf. Mat. 17), qui annonçait le Second Avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ. En descendant du Thabor, les disciples demandèrent au Seigneur si Elie devait venir avant la résurrection des morts pour rétablir toutes choses, comme l’enseignent les Prophètes (cf. Malachie 3, 23). Le Christ leur répondit: « Elie est déjà venu, et ils ne l’ont pas reconnu, mais ils l’ont traité à leur guise », en faisant allusion à saint Jean Baptiste qui était venu préparer Sa venue, avec l’esprit et la puissance d’Elie (Luc 1, 17). De même que Jean fut le Précurseur du premier avènement dans la chair du Fils de Dieu, ainsi Elie sera, croit-on, le précurseur de Son second et glorieux avènement, à la fin des temps(9).

 

1. Citoyen de Thishbé en Galaad, vers 900 av. J.C.
2. La tradition apocryphe, qui a transmis ces détails concernant la naissance du Prophète, précise qu’il était de la tribu d’Aaron et donc prêtre. Mais on n’en trouve nulle trace dans le récit de l’Ecriture que nous résumons par la suite (cf. I Rois 17-20 ; II Rois 1-2).
3. D’après la tradition ecclésiastique, c’est à cet endroit que fut érigé ensuite la monastère de Chozéba, qui subsiste aujourd’hui (cf. vita de saint Georges le Khozébite au 8 janv.).
4. C’est le thème de plusieurs homélies patristiques sur le Prophète Elie, en particulier le Kondakion de saint Romanos le Mélode. Ces homélies sont maintenant disponibles en traduction française dans : Le saint Prophète Elie d’après les Pères de l’Eglise, ‘’Spiritualité Orientale n° 53’’, Abbaye de Bellefontaine, 1992.
5. Le sommet du mont Sinaï, à l’endroit même où Dieu s’était révélé à Moïse (cf. Ex. 33).
6. Les Pères ont interprété cette manifestation de Dieu dans la brise légère, comme une figure prophétique de l’Incarnation, supérieure aux théophanies terrifiantes de l’Ancien Testament.
7. Les Pères ont souligné que ce ‘’comme’’, ajouté par la version des Septante, montre qu’Elie n’a pas été emporté corporellement au Ciel, chose impossible avant la résurrection et l’ascension de Christ, mais qu’il a échappé à la mort, comme Enoch, et a été gardé par Dieu en un lieu inconnu, jusqu’au dernier jour.
8. Saint Romanos, Kondakion sur le Prophète Elie, 33.
9. La tradition ecclésiastique a souvent vu dans les deux témoins, qui succomberont lors de l’ultime combat contre l’Antéchrist (Apoc. 11), Enoch et Elie, qui ont été préservés de la mort à cette fin.

 

Troparion t.4

 

L’ange dans la chair, le glorieux Elie, * le socle des prophètes divins, * le second précurseur de la venue du Christ, * celui qui du ciel envoie la grâce sur Elisée, * chasse au loin les maladies * et purifie les lépreux ; * sur ceux qui le vénèrent il fait jaillir les guérisons.

 

 

Kondakion t.1

 

Prophète au nom sublime, saint Elie, * toi qui vis d’avance les hauts faits de notre Dieu * et soumis à ta parole les nuées porteuses de pluie, * auprès du seul Ami des hommes intercède pour nous tous.

 

 

 

 
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