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19 janvier
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Marc Eugenikos d’Ephèse

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Marc Eugenikos d’Ephèse

 

 

Ce luminaire de la foi orthodoxe brilla pendant la sombre époque où l’Empire byzantin agonisant, acculé à la ruine économique et pressé de toutes parts par l’envahisseur turc, se trouvait placé devant la douloureuse alternative: ou tomber aux mains des infidèles et disparaître comme empire chrétien, ou se livrer à la domination orgueilleuse des hérétiques Latins, qui n’étaient disposés à accorder leur soutien financier et militaire qu’au prix d’une union des Eglises, ou plutôt de la soumission de l’Orthodoxie à la papauté.

Né au sein d’une famille pieuse de Constantinople vers 1392, saint Marc reçut une brillante éducation auprès des meilleurs maîtres de la capitale qui, quoiqu’appauvrie et dépeuplée, restait le centre culturel du monde chrétien. Il devint très tôt professeur à l’école patriarcale, mais abandonna la carrière académique, à l’âge de 26 ans, pour devenir moine dans un petit monastère proche de Nicomédie. Il y commença une vie d’ascèse intense et de prière; mais, sous la menace des Turcs, il dut bientôt se replier à Constantinople, dans le monastère de Saint-Georges des Manganes.

A la vie contemplative et au service des frères, il joignait l’étude des saints Pères, et il rédigea alors plusieurs traités dogmatiques dans la ligne de saint Grégoire Palamas (cf. 14 nov.) et quelques ouvrages sur la prière. Malgré son désir de rester effacé, sa science et sa vertu lui attirèrent l’estime de l’empereur Jean VIII Paléologue (1425-1448) qui préparait un grand concile d’union avec l’Eglise romaine, dans l’espoir d’obtenir le soutien du pape et des princes européens. C’est par obéissance au monarque que ce pieux moine hésychaste accepta de monter sur la tribune de l’Eglise, d’être consacré métropolite d’Ephèse et de prendre part à la délégation byzantine au titre de remplaçant des patriarches de Jérusalem, d’Antioche et d’Alexandrie, et d’exarque du concile.

La délégation grecque, composée de l’empereur, du patriarche Joseph II (1416-1439), de vingt-cinq évêques et d’une suite d’environ sept cents personnes, s’embarqua pour l’Italie dans un grand élan d’enthousiasme. Tout le monde était convaincu de réaliser rapidement l’Union désirée par tous les Chrétiens. Saint Marc aussi, loin d’être l’étroit fanatique que l’on présente souvent, partageait cette espérance, sans préjugés contre les Latins, mais en se tenant ferme sur le roc de la Foi. Pour lui, comme pour la plupart des Grecs, il ne pouvait être question d’union que dans le retour de l’Eglise Romaine à l’unité dans la charité qu’elle avait rompue par ses innovations. Mais dès leur arrivée à Ferrare, le pape Eugène et ses théologiens montrèrent de toutes autres dispositions. Par des détails de protocole d’abord, puis de manière de plus en plus évidente, ils traitèrent les délégués byzantins comme de véritables prisonniers, les empêchant de sortir de la ville et retardant de manière excessive la distribution des subventions promises pour leur entretien, si bien que certains évêques furent réduits à vendre leurs effets personnels pour se nourrir.

Les sujets mis à l’ordre du jour étaient les suivants : a) le dogme de la procession du Saint-Esprit et la question de l’addition de la formule « qui procède du Père et du Fils (Filioque) » au Symbole de Foi(*) ; b) l’existence du Purgatoire ; c) l’usage du pain non fermenté (azyme) pour la Liturgie chez les Latins, et la question de la consécration des saints Dons par les seules paroles de l’Institution (Latins) ou par l’invocation du Saint-Esprit (épiclèse) ; d) la primauté du pape.

Comme les Latins se trouvaient en majorité écrasante, et que tout vote sur les questions dogmatiques aurait vu leur opinion adoptée d’avance, l’empereur et le patriarche retardèrent l’ouverture des débats sur les questions fondamentales, jusqu’à ce qu’on s’entende sur un autre scrutin. En attendant, on décida de discuter de la question secondaire du Purgatoire. En réponse aux arguments des théologiens latins, saint Marc prit la parole au nom de l’Eglise Orthodoxe: « Certes, les âmes des défunts peuvent bénéficier d’un certain ‘‘progrès’’, et même les damnés d’un relatif ‘‘soulagement’’ de leur sort, grâce aux prières de l’Eglise et par la miséricorde infinie de Dieu; mais l’idée d’un châtiment avant le Jugement Dernier et d’une purification par un feu matériel est tout à fait étrangère à la tradition de l’Eglise ».

Les plus avertis constatèrent bien vite que deux mondes s’affrontaient et que toute discussion doctrinale aboutirait nécessairement à une impasse. Les semaines passaient sans aucun progrès. La peste ayant interrompu la discussion sur le Purgatoire, on passa à la question brûlante de l’addition arbitraire du Filioque dans le symbole latin. Le métropolite d’Ephèse éleva à nouveau fermement la voix de la conscience de l’Eglise: « Le Symbole de la Foi doit être conservé intact, comme à son origine. Tous les saints docteurs de l’Eglise, comme tous les conciles et toutes les Ecritures nous mettent en garde contre les hétérodoxes, dois-je malgré ces autorités, suivre ceux qui nous incitent à nous unir derrière une façade de fausse union, eux qui ont adultéré le saint et divin Symbole et introduit le Fils comme cause seconde du Saint-Esprit ? »

Au bout de sept mois d’attente stérile et de vains palabres, le pape Eugène IV fit transférer le concile à Florence. Une fois installé, on décida d’aborder enfin la question dogmatique. L’esprit constamment fixé en Dieu et purifié par la prière, saint Marc put exposer, avec une claire sobriété, la doctrine de l’Ecriture et des saints Pères sur la procession du Saint-Esprit. Quand les théologiens latins prirent la parole, ils accablèrent l’auditoire, au cours de séances interminables, par des arguments subtils, soutenus par tout un appareillage rationnel et par quantité de citations des Pères, tirées hors de leur contexte ou faussement interprétées. Le combat ressemblait à celui de David contre Goliath (I Sam. 17, 32 ss.).

Pendant ce temps, les métropolites de Nicée, Bessarion, et de Kiev, Isidore, devenus partisans acharnés de l’union — soit par ambition personnelle (ils devaient en effet devenir par la suite tous deux cardinaux du pape), soit par la vieille hostilité du courant humaniste contre l’Hésychasme et le monachisme, représentés par Marc –, s’ingéniaient dans les coulisses à convaincre les autres prélats, que les Latins ne se sont pas séparés de la vérité et que leur doctrine du Saint-Esprit n’est pas hérétique, mais qu’ils ont seulement développé l’enseignement traditionnel dans leur propre langage.

Accablés par un long désœuvrement, par le manque de subsides et par la morgue des Latins, inquiets du sort de la capitale menacée et se sentant pris au piège, les évêques se laissèrent peu à peu gagner à la cause d’une union de compromis, pour laquelle l’empereur et le patriarche ne cessaient de faire pression. Le débat dogmatique aboutissant, comme toutes les autres discussions, à une impasse, on voulait en finir, quitte à se rétracter une fois rentré en terre byzantine.

Malgré les pressions et les injures de ses adversaires, saint Marc restait inflexible: « Il n’est pas permis de faire des accommodements en matière de foi » déclarait-il. Il avait réalisé qu’il était inutile de vouloir s’opposer par la parole aux sophismes des Latins, et comme la dissension allait croissant parmi les Byzantins, il décida de se retirer de la lutte et de montrer sa réprobation en souffrant en silence.

Les Latins prirent alors de l’assurance, ils refusaient eux aussi le compromis et exigeaient désormais la reconnaissance par les Grecs du Filioque et l’adoption de certains de leurs usages liturgiques. Les dernières résistances de la conscience des Grecs ayant été vaincues sur l’ordre de l’empereur, tous signèrent finalement le décret de la fausse Union. D’Union, on ne pouvait en effet pas parler en vérité, puisque lors de la Liturgie solennelle, célébrée devant le pape et tout le concile, le 6 juillet 1439, on lut certes le décret dans les deux langues, mais aucun Grec ne communia et les deux délégations, situées de part et d’autre de l’autel, n’échangèrent même pas le baiser de paix.

Saint Marc avait été le seul à refuser de signer. Lorsque le pape Eugène l’apprit, il s’exclama: « L’évêque d’Ephèse n’a pas signé, alors nous n’avons rien fait ! ». Il convoqua le Saint et voulut le faire condamner comme hérétique; mais, grâce à la protection de l’empereur, celui-ci put rentrer à Byzance avec le reste de la délégation.

En arrivant à Constantinople, après dix-sept mois d’absence, les artisans de la fausse Union furent reçus par le mépris et la réprobation générale du clergé et de la population. L’assemblée des croyants, le peuple saint, le sacerdoce royal (I Pierre 2, 9), qui est porteur de la plénitude de la vérité et reste le critère de la validité des conciles, le peuple rejetait unanimement le pseudo-concile de Florence et désertait les églises de quiconque était en communion avec les unionistes, alors qu’il saluait saint Marc comme un nouveau Moïse, comme un confesseur de la Foi et comme la colonne de l’Eglise.

Sortant de son silence, le Saint partit alors en campagne contre l’Union, ou plutôt pour rétablir l’unité de l’Eglise Orthodoxe, par sa prédication et ses écrits, et aussi par ses larmes et ses prières. Il disait: « Je suis convaincu qu’autant je m’éloigne d’eux (les unionistes), autant je m’approche de Dieu et de tous les saints, et autant je me sépare d’eux, d’autant plus je m’unis à la vérité ». Quand on procéda à l’élection du nouveau patriarche, Métrophane, il dut s’enfuir de Constantinople pour échapper à la concélébration forcée avec lui, et se rendit dans son diocèse, Ephèse. Mais il se heurta là aux unionistes et repartit, espérant trouver refuge au Mont Athos. Il fut arrêté en route et placé, par ordre de l’empereur, en résidence forcée dans l’île de Lemnos.

Libéré en 1442, il retourna dans son monastère, d’où il continua la lutte jusqu’à son dernier souffle (23 juin 1444). Sur son lit de mort, le Confesseur confia le flambeau de l’Orthodoxie à son ancien élève, Georges Scholarios, qui s’était laissé gagner un moment à la cause de l’Union, mais qui s’était repenti. Celui-ci devint un ardent défenseur de la Foi et fut le premier patriarche de Constantinople après la prise de la ville, sous le nom de Gennade (sans mémoire liturgique).

La croisade des puissances européennes, levée par le pape, ayant lamentablement échouée lors de la défaite de Varna (10 nov. 1444), rien ne pouvait plus faire obstacle à l’offensive turque. En désespoir de cause, on réussit à faire proclamer officiellement l’Union à Constantinople, en décembre 1452, mais sans obtenir l’aide espérée de l’Occident. Finalement, lors de la prise de Constantinople, le 29 mai 1453, la fausse union des Eglises se consuma sous les cendres et les décombres de la cité terrestre, laissant la Foi Orthodoxe vivante et inaltérée pour le salut du peuple chrétien.

 

* Sur cette question, voir aussi la notice de saint Photius (6 février).

 

Troparion t.3

 

Par ta profession de la divine foi, * en toi l’Eglise a trouvé, * illustre Marc, un invincible guerroyeur, * défendant la pensée des Pères en tes écrits * afin de protéger l’orthodoxie * de tout ce qui pouvait l’altérer ; * à présent supplie le Christ notre Dieu * d’affermir entre ses Eglises la concorde et la paix * et de nous accorder la grâce du salut.

 

 

 

 
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