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Vincent de Lérins

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Vincent de Lérins

 

 

Nous ignorons tout de sa vie: sa date et son lieu de naissance nous sont inconnus, comme celle de sa mort intervenue probablement sous le règne des empereurs Théodose II (408-450) et Valentinien III (424-455), donc plus tard en 450.

D’après le témoignage de son contemporain saint Eucher, évêque de Lyon, Vincent était moine et prêtre au monastère de Lérins et a été, avec Salvien de Marseille, le précepteur de son fils Salonius. Il était, nous dit-il: « une perle qui se fait remarquer par son éclat intérieur ».

Vincent est un probablement un Gaulois du Nord et serait le frère de saint Loup, évêque de Troyes (cf. 29 juil.). Gennade, moine marseillais de la fin du Vème siècle, rapporte dans sa chronique des Hommes illustres que Vincent était bien moine à Lérins.

Sa vie est mal connue (il aurait, avant de prendre l’habit, connu les plaisirs de ce monde et embrassé un temps la carrière des armes), son œuvre, par contre, ignorée pendant tout le Moyen Age, a été très appréciée à partir du XVIème siècle jusqu’au début du XXème siècle, et a obtenu un franc succès.

Vers 434, peu après le concile d’Ephèse, Vincent sentant, de son propre aveu, venir la vieillesse et la mort, voulut pour subvenir aux défaillances de sa mémoire, rédiger pour lui-même, une sorte de compilation de règles à observer pour reconnaître avec sûreté la vraie Foi.

Cet ouvrage intitulé le Commonitorium, que nous pourrions traduire par ‘’Règles de conduite’’ ou encore ‘’Aide-mémoire’’, paraîtra sous le pseudonyme de ‘’Peregrinus’’ (l’étranger, le voyageur), et assurera sa renommée. Son objet et de définir les critères de l’orthodoxie: la source unique de la foi est, bien entendu, la Bible, mais elle fait malheureusement l’objet d’interprétations parfois divergentes (même le diable est exégète ! souligne saint Vincent).

Il va donc s’inspirer de la méthode de travail adoptée par les Pères conciliaires d’Ephèse: rechercher la vérité auprès des Anciens, en constituant sur chaque point de doctrine un dossier patristique. Et il propose cette formule devenue célèbre: « Tenir pour vérité de foi ce qui a été cru partout, toujours et par tous ».

Mais il ajoute que, malgré tout, l’Eglise ne se contente pas de répéter indéfiniment la même chose et que le progrès religieux n’est pas exclu: "Quelqu’un dira peut-être: Ne peut-il donc y avoir de progrès pour la religion, dans l’Eglise du Christ ? Qu’il y en ait, et qu’il y en ait beaucoup ! Car, qui serait si malveillant pour les hommes, si maudit de Dieu, que d’empêcher ce progrès…" affirme-t-il avec fougue.

Voilà qui contredit singulièrement la maxime précédente. Vincent serait-il un évolutionniste ?

A y regarder de plus près cependant, cette proposition n’est pas en opposition fondamentale avec la première, mais au contraire en parfaite complémentarité. Car jointes l’une à l’autre, elles permettent de distinguer les progrès légitimes des nouveautés profanes, et Vincent en veut pour preuve, l’admirable enseignement des Pères de l’Eglise qui démontre la bienfaisance et la fécondité de ce progrès dans l’Eglise. (*)

On ne peut que clamer son admiration devant tant de lucidité et de sagesse réunies, et ce livre abonde en propositions de telle texture, au point que certains n’ont pas hésité à la qualifier de ‘’livre d’or’’.

Il convient aussi de s’interroger sur l’utilisation du pseudonyme. Il n’est pas fréquent, en effet, d’éditer sous un nom d’emprunt un ouvrage destiné à soi-même. On a voulu y voir un signe d’humilité. Il faut, cependant, aller plus loin et ne pas hésiter à affirmer que l’auteur poursuivait un autre but qu’il n’avoue pas franchement, mais qui n’en apparaît pas moins avec une claire évidence.

Vincent de Lérins ne s’est pas contenté, en effet, de formuler une méthode pour la conservation de la vraie Foi, il a voulu aussi condamner, comme nouveauté dangereuse, la doctrine augustinienne de la grâce. C’est l’évêque d’Hippone qui est visé. On sait que la doctrine de saint Augustin (cf. 15 juin) sur la grâce et la prédestination a soulevé les vives critiques d’une grande partie de la chrétienté provençale, dont celle de saint Jean Cassien (cf.29 fév.), et de la majorité des moines ou anciens moines de Lérins. Et si Vincent porte à saint Augustin une certaine admiration pour la qualité de son œuvre, il n’en reste pas moins son adversaire déterminé pour ses opinions doctrinales en la matière. Il tient donc à rappeler que le point de vue augustinien sur la grâce et la prédestination, n’est rien d’autre qu’une opinion privée incapable de prévaloir contre l’enseignement antique et universel de l’Eglise.

Cet aspect du Commonitorium est généralement occulté, et c’est dommage, car c’est à une mutilation de l’œuvre de Vincent qu’on aboutit.

Le concile Vatican I (1871) reprendra plusieurs de ses formules pour définir le travail de l’Eglise en matière de définition des dogmes. Quant au pape de Rome, Pie X, il s’inspirera de ses recommandations pour rédiger en 1910, un serment antimoderniste qu’il fera prêter aux prêtres: « Je reçois avec sincérité la doctrine de foi transmise, depuis les apôtres jusqu’à nous, par les Pères orthodoxes en lui conservant le même sens et la même pensée ».

Voilà un succès auquel notre bon saint ne s’attendait pas !

Le corps de saint Vincent a été conservé à Lérins avec beaucoup de vénération, mais sans culte proprement dit jusqu’en 1600.

 

Source : Extraits d’un article de Jean de la Rosa, in J.O.I.E. n° 109, mai 1996.
* Du point de vue orthodoxe, cette interprétation de la Tradition n’implique pas nécessairement la doctrine de l’’’Evolution’’ du dogme, telle qu’elle a été énoncée par l’Eglise Romaine au Concile Vatican I (1871). Il s’agit simplement d’une variation des formulations de la même Foi, en fonction des circonstances historiques. L’Eglise étant la ‘’Plénitude de celui qui remplit tout’’, Elle inclut aussi l’histoire, qu’Elle oriente vers sa fin, dans le Christ. (Synaxaire)

 

 

 
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