Cyrille, Archevêque de Jérusalem

Saint Cyrille est né à Jérusalem vers 315, de parents pieux et orthodoxes. Il fut ordonné prêtre en 346 par l’archevêque saint Maxime, qui le chargea de la formation des catéchumènes. Homme de paix, modeste, humble et doux, à la mort de Maxime, il fut élu par le peuple pour lui succéder en 350.

Le nouvel évêque enseignait clairement la doctrine orthodoxe sur la divinité du Fils et Verbe de Dieu, en expliquant le Symbole de la Foi aux catéchumènes dans ses Catéchèses * baptismales, ouvrage remarquable qui a contribué à affermir la foi et la pratique orthodoxe jusqu’à nos jours.

Il eut à mener deux grands combats : l’un contre les ariens, qui étaient devenus puissants sous le règne de Constance ; l’autre, à l’époque de Julien l’Apostat, contre ce renégat et les Hébreux. Lors de la domination des ariens, à la Pentecôte, on vit le signe de la Croix, plus éclatant que le soleil, se déployer au-dessus de Jérusalem et du Mont des Oliviers, durant plusieurs heures. Cet événement, visible de tous les habitants de Jérusalem, contribua beaucoup à affermir la foi orthodoxe parmi les hérétiques. A l’époque de Julien l’Apostat, un second événement se produisit. Soucieux d’humilier les chrétiens, Julien conclut un arrangement avec les Hébreux en vue de la restauration du temple de Salomon. Cyrille adressa alors une prière à Dieu afin que cela n’eût pas lieu. Et il y eut un terrible tremblement de terre qui détruisit tout ce qui venait d’être reconstruit. Alors les Hébreux recommencèrent le travail. Mais un autre tremblement de terre ravagea, non seulement les nouvelles constructions, mais dispersa aussi les vieilles pierres encore en place sous terre. C’est ainsi que s’accomplirent les paroles du Seigneur : « Pas une pierre ne subsistera sur une autre » (Mt 24,2).

Cyrille fut chassé de son trône à trois reprises et envoyé en exil ; puis finit par être ramené à Jérusalem, à l’époque de Théodose, et y passa encore huit années paisibles, avant de remettre son âme au Seigneur en 386, après trente-six ans d’épiscopat, dont seize se passèrent en prison, et une vie complètement dédiée au labeur et à un combat héroïque pour la foi orthodoxe.

* Ces catéchèses, dont il existe plusieurs traductions françaises, restent un des meilleurs exposés de la foi orthodoxe et un document de la plus grande importance pour la connaissance de la pratique liturgique de l’Eglise ancienne, fidèlement préservée dans l’Eglise Orthodoxe d’aujourd’hui. Prononcées pendant la période de quarante jours avant Pâques, préparatoire au Baptême, elles comportent une Protocatéchèse, dix-huit catéchèses baptismales, interprétant le Symbole et les fondements de la foi orthodoxe, et cinq catéchèses mystagogiques, réservées aux initiés qui venaient d’être baptisés à Pâque, dans lesquelles l’évêque explique les rites sacrés du baptême et de l’Eucharistie.

Troparion t.4

La justice de tes œuvres a fait de toi * pour ton troupeau une règle de foi, * un modèle de douceur, * un maître de tempérance ; * c’est pourquoi tu as obtenu par ton humilité l’exaltation * et par ta pauvreté la richesse ; * Père et pontife saint Cyrille, * prie le Christ notre Dieu * de sauver nos âmes.

Troparion t.3

Ayant revêtu l’ornement divin, * tu resplendis comme lumineuse colonne de la foi, * héritant la grâce des Apôtres en Sion ; * aussi tu excellas dans la doctrine et largement * de ta sagesse distribuas le talent. * Père et pontife Cyrille, tu intercèdes maintenant pour nous tous.

Kondakion t.1

Ta langue, sous la divine inspiration, * illumina les peuples, Père saint, * leur enseignant le culte de l’unique Trinité * indivise par nature, mais distinguée en trois personnes ; * c’est pourquoi nous fêtons dans l’allégresse ta mémoire sacrée, * en te désignant comme intercesseur auprès de Dieu..